Quelle Europe pour les entreprises?

Quelle Europe pour les entreprises? Réponses du CSV au questionnaire lui adressé par la Fedil

Entendez-vous défendre des positions qui renforcent le marché intérieur, même sous des conditions politiques difficiles?

Nous dépendons, plus que d’autres et à un degré quasiment existentiel, du bon fonctionnement du marché intérieur européen. Ce marché sous-tend l’euro et constitue la base non seulement de la crédibilité de la monnaie européenne, mais également de la dynamique de la politique européenne du commerce extérieur. La très grande majorité du commerce extérieur du Luxembourg se déroule au sein du marché intérieur de l’UE. La performance non entravée du marché intérieur est pour le Parti chrétien social une priorité absolue de sa démarche européenne. Pour le Luxembourg, toute velléité protectionniste au sein du marché intérieur serait extrêmement préjudiciable. Voilà pourquoi nous ferons tout ce qui est dans le pouvoir des quelques parlementaires européens dont dispose le Luxembourg pour défendre la lettre et l’esprit du marché intérieur. Nous considérons pour le surplus que ce marché, bien que vital pour notre pays et relevant dès lors de notre intérêt national, est également l’une des pierres angulaires de l’édifice communautaire. Il mérite d’être soutenu de toute notre force.

Changement climatique …

La lutte contre le changement climatique constitue l’un des quelques grands défis mondiaux qu’il s’agit de relever pour garantir la survie des habitants de notre planète. Toute politique s’y rapportant doit d’abord être conçue en conscience du caractère absolument existentiel de la problématique. Toujours est-il que ce n’est ni sur notre territoire de 2.586 kilomètres carrés, ni dans l’UE dans son ensemble, que guettent les dangers les plus graves en matière d’émissions. Il s’agit d’une problématique globale, dont d’importants aspects actuels et futurs se situent en dehors des frontières européennes. Il faudra que l’Union agisse au sein de fora internationaux pour que ses engagements soient d’abord imités avant de les renforcer encore, au risque de pénaliser massivement l’industrie européenne dont nous avons un besoin urgent pour réussir la sortie de la crise. Dès lors, tout nouvel engagement européen devra prendre en compte les engagements des principaux acteurs économiques de la planète. Il a été démontré qu’une démarche européenne plus ou moins solitaire ne trouve guère d’imitateurs rien que par sa noblesse conceptuelle.

L’Europe sociale

Le Parti chrétien social affirme clairement sa revendication de standards sociaux minima à travers l’ensemble de l’Union, dont la création d’un salaire minimum garanti dans chaque Etat membre. Ce salaire devra bien entendu être adapté à la réalité des Etats respectifs, et idéalement arrêté dans le cadre du dialogue social. 

Notre plaidoyer va dans le sens de la définition de « socles sociaux européens » de base. Ceci n’implique ni harmonisation entière des règles de la sécurité sociale, ni du droit du travail. Néanmoins, il devrait être entendu que quelques principes essentiels soient respectés à travers l’ensemble de l’Union. Toute personne qui travaille à plein temps doit pouvoir vivre décemment de ce travail. Toute personne employée doit bénéficier de garanties minimales quant à sa sécurité de l’emploi. La « flexicurité » n’aura de sens que dans la mesure où les composantes du terme seront en équilibre sur tout le territoire de l’Union. Plus qu’une politique européenne à part, c’est une coordination entre politiques des Etats membres qui pourra mener aux résultats escomptés. La légitimité du projet européen auprès des citoyens de l’Union en dépend. La cohésion sociale, sans laquelle la sortie de l’Europe de la crise économique sera compromise, aussi. 

Source: écho des entreprises, avril 2009