Lien entre le nombre de cancers du sang et la proximité de grandes entreprises de raffineries et d’industries chimiques

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser quelques questions à Monsieur le Ministre de la Santé et à Monsieur le Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration au sujet du benzène.

Un article publié le 31 juillet 2013 dans le journal « Le Figaro » rend compte d’une étude américaine prouvant un lien significatif entre le nombre de cancers du sang et la proximité de grandes entreprises de raffineries et d’industries chimiques d’où s’échappe du benzène. Vivre à proximité de ces sites augmenterait le risque de lymphomes non hodgkiniens, un cancer qui se développe à partir de cellules du système lymphatique. Selon l’Institut National du Cancer, 11 600 nouveaux cas seraient estimés en France en 2011, plaçant ce type de cancer au 5ème rang au niveau de la fréquence.

Le benzène est un solvant inflammable et classé par le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer) comme « cancérogène avéré ». Il a fréquemment été utilisé dans l’industrie chimique pour la fabrication de médicaments, plastiques, caoutchoucs synthétiques ou colorants, avant d’être remplacé par d’autres substances en raison de son caractère nocif pour la santé humaine. Aujourd’hui, on retrouve encore des traces dans l’essence entre autres.

Par conséquent, les conducteurs professionnels, employés dans une station de service ou parkings souterrains, ainsi que les agents de la circulation se trouvent davantage exposés au benzène.

L’Union européenne a réagi face à cette découverte et a fixé à 1% le seuil tolérable du taux de benzène dans les carburants. Depuis 2010, elle a fixé une concentration plafond de benzène dans l’air à 5 µg/m3 en moyenne annuelle, jugée encore insuffisante par certains spécialistes.

La France interdit le commerce de solvants contenant plus de 0,1% de benzène. Le Code du travail français définit par ailleurs des valeurs limites d’exposition professionnelle au benzène ainsi que des principes nécessaires à la protection des travailleurs exposés.

C’est à ce sujet que j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de la Santé et à Monsieur le Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Immigration :

  • Est-ce qu’il existe des entreprises au Luxembourg qui utilisent du benzène ? Dans l’affirmative, quelles en sont les dimensions et est-ce que les ouvriers exposés à cette substance cancérigène sont suffisamment informés des mesures de prévention ?
  • Est-ce que les Ministres seraient prêts à déposer un projet de loi visant la limitation de la teneur en benzène dans les produits chimiques et définissant les mesures de précaution aux ouvriers qui s’y trouvent exposés, à l’image de notre pays voisin ?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Marcel Oberweis

Député

Zréck