Le fonctionnement du laboratoire national de santé (LNS)

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une question parlementaire à Madame la Ministre de la Santé au sujet du fonctionnement du laboratoire national de santé (LNS).

Il semble que 30 à 50% des dossiers d’analyses histologiques qui parviennent au LNS sont envoyés à l’étranger (notamment à Cologne). Pour certaines analyses cytologiques, 100% des examens sont faits à l’étranger : p.ex. en ce qui concerne le cancer du sein pour la détermination du statut Her-2-Neu, les analyses par Immunohistochimie (IHC) sont faites au LNS et tous les prélèvements sont ensuite re-testés à Cologne par la technique FISH.

Il semble aussi que trop peu d’examens histologiques extemporanés sont actuellement réalisés au Luxembourg en raison des difficultés d’accès au laboratoire et que cette situation s’est aggravée depuis la migration du LNS à Dudelange.

C’est dans ce contexte que j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre :

  • Quelles sont les raisons à la base de cet outsourcing vers l’étranger ? Pourquoi tous ces examens d’IHC doivent être vérifiés par FISH à l’étranger ? Quel est le coût de cette forme d’outsourcing ? Quel est le déroulement régulier d’une telle procédure ? D’après quels critères et d’après quelles procédures les laboratoires à l’étranger sont-ils sélectionnés ? Est-ce qu’il existe une transparence absolue quant au procédé appliqué et quelle est la durée additionnelle moyenne supplémentaire de telles analyses effectuées à l’étranger ? Quel est le coût de fonctionnement du LNS ?
  • Madame la Ministre peut-elle me fournir des informations quant au nombre exact de biopsies extemporanées demandées par les médecins au Luxembourg les deux dernières années ? Pour quels types de cancer ces biopsies ont-elles été effectuées et quelle est la durée moyenne d’une analyse de biopsie extemporanée (avant et depuis la migration à Dudelange) ?
  • Apparemment bon nombre de médecins renoncent à faire des biopsies extemporanées, puisqu’ils savent que le temps d’attente est bien trop long pour le patient sous anesthésie. Vu cependant l’urgence des décisions à prendre pendant l’opération, certains médecins procèdent à une opération plus élargie (que ce qui serait nécessaire en présence d’un examen extemporané fiable), d’autres au contraire préfèrent faire une opération plus limitée mais souvent insuffisante. Il s’en suit que beaucoup de patients doivent une nouvelle fois être opérés à la suite du rapport d’histologie définitive montrant que les marges de la première opération ne sont pas saines. Ces nouvelles opérations, qui ne surviendraient pas si on disposait d’un examen extemporané fiable, génèrent un coût important pour la CNS, sans parler des conséquences pour la santé (perte de chance) et du stress psychique que doivent endurer les patients.
  • Madame la Ministre est-elle au courant de ces faits ? Comment les juge-elle et comment entend-elle y réagir ?
  • En outre, du fait que les résultats finaux ne parviennent parfois aux médecins que des semaines voire parfois quelques mois seulement après l’opération, des traitements additionnels qui suivent l’opération (p.ex. chimiothérapie ou radiothérapie) ne peuvent souvent pas débuter dans les délais conseillés.
  • Madame la Ministre est-elle au courant de ces faits ? Comment les juge-elle et comment entend-elle y réagir ?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Françoise Hetto-Gaasch

Députée

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