Une question parlementaire de Monsieur le député Marcel Oberweis à Monsieur le Ministre de l’Agriculture
Monsieur le Président,
Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une série de questions à Monsieur le Ministre de l’Agriculture au sujet de la levée de jachères dans l’Union européenne.
Notre planète commence à manquer de céréales et cette pénurie engendre des augmentations fulminantes de prix. La Commission européenne en a pris conscience et propose en réponse à cette situation de crise la mise en valeur des jachères. Le 13 septembre 2007, elle a publié une proposition visant à ramener le taux de terres mises en jachères à 0 % pour l’année 2008. Ayant à résoudre un problème épineux en matière de céréales, on peut s’interroger sur les déclarations très avancées de continuer à augmenter la production d’agro carburants.
Cette décision n’est-elle pas erronée aux dires de la Commission européenne, qui a toujours affirmé que l’Union possède un fort potentiel pour augmenter la surface agricole consacrée à la production d’énergie. On a même avancé que plus de 17,5 millions d’hectares dans l’Union européenne sont disponibles pour la production des agro carburants.
D’ailleurs cette situation de crise est due à l’utilisation croissante des parcelles cultivables pour satisfaire une demande en biocarburants qui est en pleine explosion. Suite à cette demande, les cours des céréales, comme le maïs et le blé sont en pleine explosion. Et ceci au détriment des produits alimentaires de base comme le pain, la farine ou les pâtes, dont les prix explosent en aval.
Ce qui semble à première vue être une réponse adéquate pour bien parer à cette situation, peut risquer de porter un coup fatal aux devenirs des oiseaux et de la faune et de la flore sauvage des espaces agricoles. La jachère, instituée en 1992 pour réduire la surface des terres cultivées et lutter contre la surproduction européenne de céréales, constitue une source de nourriture en hiver et un espace pour la nidification.
Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de l’Agriculture :
- Le Gouvernement ne craint-il pas que cette décision ne risque de faire disparaître les derniers refuges des espèces concernés?
- Combien d’hectares de jachères sont mis en valeur dans notre pays ?
- Est-ce que la suppression des jachères n’empêche pas l’Union européenne de s’orienter vers les principes du développement durable ?
Marcel Oberweis
Député
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