Réponse de Monsieur le Ministre de l’Environnement à la question de Madame la député Martine Stein-Mergen concernant le raton laveur

Link : Qp concernant le raton laveur

ad 1) Les premiers rations laveurs au Luxembourg ont été documentés en 1979. Depuis il semble que l’espèce a colonisé surtout l’Oesling. Dans le Gutland les observations sont plutôt sporadiques. Un seul individu a été capturé en milieu urbain i il s’agissait d’un individu âgé et malade. Il n’existe donc à ce jour pas de tendance à une urbanisation. Comme toutes les espèces crépusculaires et nocturnes, il est impossible de donner des chiffres exacts sur la population de l’espèce.

ad 2) Le Dr. Ulf Hohmann, expert du raton laveur en Europe, a décrit dans son excellent livre que le raton laveur n’a pas été, jusqu’à ce jour, à l’origine d’une catastrophe écologique, malgré les impacts locaux indéniables. Les craintes qui avaient surgi dès son apparition sont donc illégitimes, bien que cette réalité ne soit pas encore présente dans toutes les têtes. (Hohmann & Bartussek 2001).

Il est certain que la phrase énoncée dans une publication d’un organe de chasse luxembourgeois que “sa nourriture préférée sont les nichées des espèces d’oiseaux nichant au sol” (Anonyme 2000a) ne s’est pas vérifiée dans les recherches scientifiques: le raton laveur n’est pas un spécialiste des oiseaux nichant au sol, mais bien un généraliste et opportuniste (Lux et al. 1999, Hohmann & Bartussek 2001).

Du point de vue de la protection de la nature, il n’existe néanmoins pas d’arguments contre la chasse voire même la capture de l’espèce. Or, il est clair qu’une stratégie dans ce sens ne pourra servir que pour réduire les populations si elle est appliquée de façon systématique dans tout le pays. Or, une telle stratégie est difficilement réalisable en pratique. Une éradication est totalement illusoire. Par ailleurs, une problématique comme dans certaines villes en Hesse allemande, avec parfois 50-150 individus par km2, n’est pas à attendre pour le Luxembourg. En effet, les villes qui ont des populations de ratons laveurs sont en général entourées de chênaies avec beaucoup de chênes très âgés, habitat préféré du raton laveur. Au Luxembourg le type de forêt le plus répandu est la hêtraie, qui est évitée par l’espèce. Le Luxembourg ne remplit pas les conditions au niveau de l’habitat pour avoir des densités de populations aussi élevées comme dans certaines régions d’Allemagne.

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