Réponse de Monsieur le Ministre des Transports et de Monsieur le Ministre de l’Environnement à la question parlementaire de Monsieur le député Marcel Oberweis concernant l’assemblée générale annuelle de l’Association Internationale du Transport

L’honorable Député s’enquiert sur la participation de Luxair et de Cargolux à l’assemblée générale annuelle de l’IATA (International Air Transport Association) du 4 juin 2007 et sur les mesures projetées par ces opérateurs dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Il convient d’indiquer que les mesures prises ou projetées par ces deux opérateurs sont à voir ensemble avec les initiatives politiques telles que la proposition d’inclusion de l’aviation civile à partir de 2011 dans le système de l’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre et la réalisation du ciel unique européen qui devrait aboutir dans des réductions subséquentes des émissions par une augmentation de l’efficacité de la gestion de l’espace aérien.

1. Cargolux et Luxair m’informent qu’elles n’ont pas pu participer à l’Assemblée Générale Annuelle de l’IATA précitée mais qu’elles sont bien au courant des sujets y présentés et discutés ainsi que du rôle incombant à l’industrie de l’aviation en ce qui concerne la problématique du réchauffement climatique. A cet égard, les deux compagnies ne participent pas seulement activement aux initiatives de l’IATA, mais aussi aux travaux de l’AEA (Association of European Airlines) pour Cargolux, voire de l’ERA (European Regions Airline Association) pour Luxair, concernant la réduction des émissions de gaz à effet de serre produites par l’aviation civile. Un exemple concret est la campagne « clearer vision, clearer skies» diffusée sur le site Internet www.enviro.aero.

Par ailleurs, Cargolux et Luxair ont activement participé avec l’AEA aux discussions préparatoires à la proposition de la Commission européenne visant à inclure l’aviation civile à partir de 2011 dans le système de l’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre (EUETS) et sont à ce sujet en contact étroit avec les autorités gouvernementales concernées.

2. De manière générale on doit relever la démarche pro active des compagnies Luxair et Cargolux dans ce domaine reflétant l’importance qu’elles attachent à l problématique environnementale. Les mesures prises ou projetées par Cargolux et Luxair visant à réduire les émissions globales de gaz à effet de serre, voire les autres émissions, peuvent être regroupées sous trois entêtes.

1) Acquisition de matériel technologique à la pointe du progrès

Opérant déjà à ce stade les avions les moins polluants par unité de production (tonnes/kilomètre) le B747-400F avec une réduction de 17% de pollution comparé au B747- 200F, Cargolux a commandé l’avion B747-8F qui baissera les émissions par tonnes/kilomètre d’une nouvelle tranche de 16 %. En tant que « launch customer» de cet avion de nouvelle génération Cargolux a participé avec Boeing dans l’optimisation des performances de l’avion visant notamment la réduction du poids net de l’aéronef. Avec l’acquisition des avions Bombardier Q400, dont deux sont actuellement déjà en service et le troisième le sera en septembre de l’année courante, Luxair réduit nettement ses émissions. Ainsi, les émissions du Q400 sont par rapport à celles des avions Embraer qu’ils remplacent de 56% inférieures en CO et de 66% inférieures en NOx. A cela s’ajoute que la politique d’utilisation de ces avions avec notamment un load factor plus élevé contribue à améliorer l’impact écologique global.

2) Mesures opérationnelles

Les aéronefs et les moteurs de Cargolux et de Luxair sont soumis à un contrôle rigoureux de performance vis-à-vis des spécifications indiquées par les producteurs respectifs. Les déviations constatées par les services de maintenance respectifs se traduisent par des corrections techniques au fur et à mesure des contrôles aboutissant en conséquence à des réductions des émissions. Cargolux et Luxair ont élaboré des procédures internes très pointues permettant de réduire la consommation de kérosène et donc les émissions de gaz à effet de serre. Parmi les procédures élaborées figurent l’optimisation des procédures d’atterrissage, de décollage et de descente, l’optimisation de la position des clapets (« flap setting ») dans les différentes phases de vol, la non-utilisation des freins moteurs après l’atterrissage, le choix des routes de vol les plus directes, l’adaptation de la vitesse de croisière etc.. Cargolux a par ailleurs élaboré une « Green Policy » interne diffusée à ses collaborateurs.

3) Etudes et audits environnementaux

Cargolux a souscrit à l’IATA FEGA audit (Fuel Efficiency Gap Analysis) visant l’amélioration de l’ensemble de ses opérations en vue d’une réduction marginale supplémentaire de la consommation de kérosène de quelque 1-2% avec des réductions subséquentes d’émissions. Par ailleurs, une étude de recherche de modelage et de solutions de réduction du bruit et des émissions est menée par Cargolux en collaboration avec le Centre de Recherche Public Henri Tudor, Embry Riddle Aeronautical University, Boeing et General Electrics.

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