Réponse de Madame la Secrétaire d’Etat à la Culture, à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche à la question parlementaire de Monsieur le député Marc Spautz concernant le Théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette

Link : Qp concernant les travaux de rénovation au théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette

En réponse à la première partie de la question parlementaire de M. le Député Marc Spautz concernant la participation financière du Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche aux travaux de rénovation du Théâtre municipal de la Ville d’Esch-sur-Alzette, je voudrais tout d’abord exprimer mon étonnement face aux déclarations faites par les responsables politiques de la commune.

En effet, dans un courrier que j’avais fait dès le 4 mai de cette année, je leur avais notamment écrit ceci:

«Si le Ministère a pu accorder, dans le passé, une participation financière à des centres culturels ayant une importance régionale voire nationale, le Gouvernement sorti des élections de juin 2004 a, du moins provisoirement, mis cette pratique en suspens. Aucune nouvelle aide financière n’est actuellement possible. (..)

Pour répondre aux questions quant à l’avenir des centres culturels régionaux et locaux, mon service de l’animation culturelle régionale a procédé à une vaste enquête sur les infrastructures culturelles locales et régionales. (…)

Forte de cet inventaire et des suggestions qu’il contient, je me propose de saisir, dans les prochains mois, le Conseil de Gouvernement pour savoir si, et à quelles conditions, une aide financière à un projet comme le vôtre peut être obtenue. »

Je dois rappeler par ailleurs que la décision de principe du Gouvernement issu des élections de 2004 de ne pas énoncer de promesses nouvelles de cofinancement d’infrastructures communales était bien connue. Ainsi, lors de la présentation publique à la Chambre des Députés du projet de budget des recettes et dépenses de l’Etat pour 2006, en date du 19 octobre 2005, le Ministre du Budget l’a encore clairement annoncée (1).

Je me dois encore de constater que la demande émanant de la part de Ville d’Esch-sur-Alzette n’a été exprimée que très récemment, à savoir peu avant ma réponse citée ci-dessus, alors que la planification des travaux du Théâtre municipal d’Esch-sur-Alzette doit forcément être en cours depuis bien plus longtemps. Cette façon de procéder de la Ville d’Esch complique, en effet, une programmation des aides de la part du Ministère. Tout porte-t-il dès lors à croire que la Ville d’Esch n’ait pas tablé sur une contribution financière de la part de l’Etat pour ce projet? La conclusion logique à en déduire serait que les responsables de la Ville comptaient le mettre en oeuvre par leurs moyens propres.

D’un autre côté, je dois encore exprimer mon étonnement voire ma désapprobation devant ces déclarations alors que les moyens financiers consentis par le Ministère de la Culture pour les activités et infrastructures culturelles d’Esch sont appréciables, ce que les responsables semblent vouloir ignorer.

Je rappelle en premier lieu que le Gouvernement a participé financièrement à la première phase de la rénovation du Théâtre d’Esch. Il est également connu que le Gouvernement a pris part aux frais d’aménagement de la Kulturfabrik.

En ce qui concerne les contributions financières de mon Ministère en raison des activités des institutions culturelles sur le territoire de la Ville d’Esch-sur- Alzette, je voudrais vous informer que nous contribuons de façon annuelle, par voie de convention, les sommes suivantes:

– frais de fonctionnement du Théâtre Municipal: 350.000.-

– frais de fonctionnement du Conservatoire: 99.200.-

– frais de programmation de la Kulturfabrik: 500.000.-

Pour le centenaire de la Ville d’Esch-sur-Alzette, un subside spécial de 100.000.- € a été inscrit au budget de l’exercice 2006 du Ministère de la Culture et versé à la Ville d’Esch-sur-Alzette, montant qui, d’après des rapports de presse, correspond au bénéfice de la Ville d’Esch sur son programme du centenaire.

Au budget du Ministère de la Culture figure une ligne budgétaire labellisée «sans distinction d’exercice» pour payer les frais d’études et de rénovation du Musée national de la Résistance sur la place de la Résistance.

Pour être complète, j’ajoute que le Ministère de la Culture contribue encore annuellement aux frais d’enseignement musical de la Ville d’Esch, ce qui pour l’exercice 2005 s’est soldé par un transfert financier de 777.434.-€.

Ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte de subventions sporadiques ou à caractère isolé au bénéfice d’associations culturelles ou d’activités culturelles des institutions. Ils ne renferment pas non plus les aides consenties au titre de la Capitale européenne de la Culture 2007.

L’on ne peut certes pas passer sous silence les infrastructures décidées et construites par le Gouvernement sur le territoire d’ Esch-sur-Alzette, à commencer par la Rockhal, établissement public, qui profite d’ailleurs d’une dotation financière de l’Etat de 1.800.000.- en 2007.

Au delà de la Rockhal, j’aimerais attirer l’attention sur d’autres structures à caractère culturel que l’Etat mettra en place sur le site des friches d’ Esch- Belval: je cite le Centre national de la culture industrielle ou le nouveau bâtiment des Archives nationales qui nécessitent une nouvelle demeure suite au déménagement des instances de la magistrature vers la Cité judiciaire, sans parler de la Cité des Sciences dont les responsables de la Ville d’Esch n’ont de cesse de souligner à juste titre les bienfaits.

Dans le même ordre d’idées, il échet certes de relever le financement des travaux d’investissements effectués par l’Etat pour l’aménagement de la Halle des Soufflantes afin qu’elle puisse héberger l’exposition « All we need» ; l’exposition elle-même est financée dans le cadre de Luxembourg et Grande Région, Capitale européenne de la Culture 2007, sans participation financière de la part de la Ville d’Esch-sur-Alzette.

En guise de conclusion, je crois pouvoir prétendre que les efforts du Ministère de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en faveur de la région d’Esch-sur-Alzette ne sont guère minimes. Il me serait agréable que ces faits et chiffres puissent être appréciés à leur juste et réelle valeur par leurs destinataires politiques et culturels ainsi que les habitants d’Esch voire au-delà au bénéfice desquels toute action culturelle est évidemment mise en place.

Je reste convaincue que le soutien accordé par le Ministère de la Culture aux activités culturelles des institutions de la Ville d’ Esch garde toute sa valeur face à l’engagement et la compétence dont tous les acteurs culturels font preuve.

J’ai en tout cas l’intention de continuer à soutenir l’action culturelle sur le territoire d’Esch-sur-Alzette, non obstant toutes déclarations récentes devant la presse de la part de responsables communaux qui pourraient faire naître l’impression qu’une collaboration entre la Ville d’Esch-sur-Alzette et le Gouvernement dans le chef du Ministère de la Culture ne soit plus la bienvenue.

(1) « Alles aneschters ass schéin ze hunn, wär flott ze hunn, mä kënne mer einfach net finanzéieren. An d’Leit dobausse mussen dat verstoen. Deen een oder deen anere gëtt vläicht doriwwer rosen, well hie sech dat virgesinn hat, ma et ass einfach net ze finanzéieren. Dat gëllt selbstverstandlech duerfir och, datt mer déi Projeten am Sport- a Kulturberaich, wou de Staat nach net kontraktlech vis-à-vis vun engem Drëtten engagéiert ass, net kënnen tätegen, well, wa mer musse Prioritéite setzen, déi Prioritéiten ganz kloer am Schoul-, Gesondheets- an Alteberaich sinn, virun allen anere Saachen. »

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