La prise en charge psycho-sociale des détenus au pénitenciaire de Schrassig

Une question parlementaire de Madame la députée Marie-Josée Frank à Monsieur le Minitre de la Justice

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une série de questions à Monsieur le Ministre de la Justice concernant la prise en charge psycho-sociale des détenus au pénitenciaire de Schrassig.

Le Luxemburger Wort a publié le 2 juin 2007 un article rédigé par Monsieur le Médiateur, Marc Fischbach, dans lequel ce dernier fait part de ses réflexions concernant le système de l’exécution des peines au Luxembourg.

Il y déplore plus particulièrement le peu de place accordé à l’encadrement psycho-social et médical des détenus et le manque cruel d’activités professionnelles et de formation en rappelant que l’offre d’un tel encadrement respectivement d’activités ou de formations professionnelles est une question non seulement de dignité humaine, mais également de sécurité publique. En effet, un détenu qui aura été encadré de manière adéquate par des personnes spécialement formées et qui aura pu exercer une activité professionnelle voire acquérir une formation au cours de son emprisonnement aura plus de chances de se réinsérer dans la société limitant ainsi considérablement les risques de récidives. La réinsertion passe par une bonne prise en charge des détenus au cours de l’exécution de leur peine.

Il est à noter dans ce contexte que selon des normes internationales, il y aurait lieu de prévoir une personne spécialisée dans l’encadrement psycho-social pour 25 détenus au maximum. Or, le Service Psycho-Social-Educatif (SPSE) de Schrassig avec ses 7 éducateurs, son assistante sociale et ses trois psychologues est largement en dessous de ces normes. L’encadrement psycho-médical, pourtant important en milieu carcéral, ne répond pas non plus aux normes internationales.

Il ressort encore de l’article submentionné qu’à l’heure actuelle environ 150 personnes détenues à Schrassig s’adonnent à une activité professionnelle, mais la liste d’attente pour bénéficier d’une telle mesure est longue. Il y a encore lieu de noter dans ce contexte que tant l’atelier de menuiserie que celui d’électricité, qui occupaient une 30 de détenus, sont actuellement fermés, leurs responsables, partis à la retraite, n’ont pas été remplacés à ce jour.

Au vu de ce qui précède, j’aurais aimé poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de la Justice :

  • Dans le cadre de l’élaboration du budget pour l’année 2008, le gouvernement entend-t-il augmenter les moyens du pénitenciaire de Schrassig afin que celui-ci puisse satisfaire aux normes internationales en matière d’encadrement psycho-social et psycho-médical ?
  • En tout état de cause, le gouvernement entend-il renforcer les effectifs dont dispose le pénitenciaire ? Dans l’affirmative, combien de personnes seront affectées au Service Psycho-Social-Educatif (SPSE) respectivement au service psycho-médical ?
  • Le gouvernement ne pense-t-il pas qu’il faudrait investir davantage dans la formation professionnelle des détenus ? Dans l’affirmative, quelles sont les mesures qui pourraient être prises à court et moyen terme afin de faire bénéficier le plus grand nombre possible de détenus de l’exercice d’une activité professionnelle voire d’une formation professionnelle ?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Marie-Josée Frank
Députée

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