Réponse de Monsieur le Ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale à la question parlementaire n° 910 de Monsieur le Député Ali Kaes concernant l’hyperactivité et le déficit d’attention chez les enfants et les adultes

LINK : QP 910 concernant l’hyperactivité et le déficit d’attention chez les enfants et les adultes

Le syndrome de l’ADHD/Attention Deficit Hyperactivity Disorder représente un ensemble de troubles divers pouvant avoir des expressions d’hyperactivité motrice, de déficience d’attention, de manque de contrôle de réactions impulsives, de réactions sociales inadéquates…

La simultanéité et l’importance de ces expressions diverses peuvent être très différentes entre personnes touchées, mais également pour une même personne elles peuvent se modifier profondément au cours de la vie ou se présenter de manière différente selon les situations environnantes. Dans beaucoup de cas les pathologies sont souvent très manifestes lors de l’enfance et s’atténuent ou se « mono »focalisent à l’âge adulte.

Il s’agit d’images pathologiques complexes avec des perturbations possibles dans le système psycho-socio-biologique d’un individu. Le suivi ou «le management» de cette pathologie est tout aussi complexe et demande absolument une approche interdisciplinaire cohérente entre tous les intervenants concernés et intervenant aux trois dimensions mentionnées.

Un diagnostic précoce, une information et un accompagnement continu des parents, un suivi multidisciplinaire et intersectoriel de l’enfant tout au long de sa scolarité, peuvent permettre une évolution très positive de la maladie, une stimulation positive des compétences de l’enfant et une bonne gérance des expressions pathologiques gênantes: l’enfant, l’adolescent, l’adulte, sa famille, son entourage apprennent à vivre et à « manager» la maladie.

Malheureusement, dans beaucoup de cas encore la maladie n’est pas ou seulement tardivement identifiée, la prise en charge se réduit à une intervention unidimensionnelle (seulement médicale, ou pédagogique, ou sociale.. ..) et l’enfant vit dans un système psycho-socio-biologique de plus en plus en déséquilibre. C’est notamment ce déséquilibre croissant qui souvent est à l’origine de pathologies chroniques conséquentes: troubles graves du comportement, toxicomanie, dépression, suicides, borderline syndroms dont souffrent à l’âge adulte une partie des personnes chez qui les troubles d’ADHD n’ont pas trouvé une considération suffisante lors de l’enfance qui réponde à la complexité du syndrome.

1. Le Ministère de la Santé a connaissance de la problématique complexe des personnes atteintes de ADHD.

2. Nous pensons qu’une campagne ample de sensibilisation auprès des professionnels de la santé, du personnel enseignant et des parents serait importante. Dans le cadre des efforts pour la promotion de la santé mentale qui sont fait en relation avec la réforme de la psychiatrie l’ADHD trouvera une considération spécifique.

3. Je suis d’avis que particulièrement dans le cas des pathologies ADHD les démarches systémiques et interdisciplinaires sont particulièrement importantes et décisives pour la bonne prise en charge des personnes et des familles atteintes. Des efforts particuliers devront se multiplier pour améliorer les diagnostics précoces et la connaissance des troubles, et pour la mise en place d’équipes pluriprofessionnelles d’accompagnement et de suivi qui prennent en compte la globalité du vécu psycho-socio-biologique de l’enfant et de sa famille. Il ne s’agit pas seulement de traiter les troubles pathologiques, mais également de promouvoir les compétences et les capacités psycho-sociales de la personne touchée (de sa famille et de son entourage) dans le cadre de vie usuel.

Il est primordial de prévenir les pathologies psychiques secondaires. Dans ce cadre il faudra mentionner les efforts que nous sommes en train de faire dans le domaine de la réforme de la médecine scolaire où nous prévoyons une amélioration de la prise en charge et du suivi de la santé globale des élèves, ainsi qu’une amplification de la collaboration avec le personnel enseignant. Je doute qu’une structure spécialement adaptée aux besoins des personnes adultes souffrant d’hyperactivité fasse défaut. Je pense plutôt que les démarches actuelles en route dans le domaine de la psychiatrie avec la décentralisation, l’augmentation de structures de proximité, l’amplification des services communautaires et ambulatoires, l’amélioration des approches interdisciplinaires amélioreront la prise en charge et la qualité des vies des personnes atteintes de troubles psychiques, également celles atteintes d’un syndrome d’ADHD.

Zréck