En date du 3 novembre 2004, un groupe d’experts, présidé par l’ancien Premier ministre néerlandais, Wim Kok, a rendu son rapport sur la mise en œuvre du processus de Lisbonne
Lors du sommet européen de Lisbonne en mars 2000, l’Union Européenne s’est fixée l’objectif de faire de l’Europe jusqu’en 2010, « l’économie de la croissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde. »
En mettant en cause un « manque d’engagement et de détermination politique » de la part des Etats membres de l’UE, le rapport du groupe d’experts prévient cependant que les objectifs du processus de Lisbonne risquent sérieusement de ne pas être atteints.
Le rapport relève notamment le ralentissement sensible de la croissance économique en Europe ces dernières années et souligne une situation de concurrence accrue pour l’Europe dans le contexte de la mondialisation des échanges économiques.
Une des critiques principales du rapport porte sur le faible taux d’emploi (proportion de la population en âge de travailler effectivement employée) en Europe. En effet, le taux d’activité dans l’ensemble des pays membres de l’UE est nettement inférieur à celui aux Etats-Unis (62,9 % contre 71,2 %).
Moyens insuffisants pour la recherche
Le rapport épingle également les moyens insuffisants affectés à la recherche. Tandis qu’aux Etats-Unis 2,8 % du PIB sont investis dans ce domaine, l’Europe n’affecte à l’heure actuelle que 2 % de son PIB à la recherche et l’innovation.
Pour donner un nouveau souffle au processus de Lisbonne, le rapport Kok préconise de nommer et blâmer désormais les Etats-membres qui traînent les pieds pour mettre en œuvre l’agenda de Lisbonne pour la compétitivité.
De même, à l’instar des plans d’actions nationaux en faveur de l’emploi, le rapport propose l’élaboration de plans d’action « Lisbonne » nationaux.
Selon le rapport Kok, des efforts supplémentaires sont notamment nécessaires dans 5 domaines, à savoir :
la mise en place d’un programme d’accueil et de mobilité de chercheurs de niveau mondial
la promotion de l’entrepreneuriat et la simplification des contraintes administratives qui freinent l’activité des entreprises
l’achèvement du marché commun des services
la promotion de la formation continue
le développement des secteurs économiques dits « verts ».
A côté de la réforme du pacte de stabilité et des négociations sur les perspectives financières de l’UE, la poursuite du processus de Lisbonne constituera un des dossiers clés de la présidence luxembourgeoise de l’Union Européenne au cours du premier semestre 2005. En effet, il incombe à la présidence luxembourgeoise d’établir le bilan à mi-terme de la stratégie de Lisbonne.