Lors d’un conseil européen extraordinaire, mardi 29 juin 2004, les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’UE sont tombés d’accord pour nommer l’actuel Premier ministre portugais, José Manuel Durao Barroso, président de
la Commission Européenne.
L’accord intervient après le revers du Conseil européen des 17 et 18 juin 2004. Les dirigeants européens n’étaient alors pas parvenus à se mettre d’accord sur le futur président de la Commission.
Monsieur Barroso va succéder à Romano Prodi, dont le mandat expire le 31 octobre prochain. Il devra encore obtenir l’aval du Parlement Européen à Strasbourg dont le vote est prévu le 22 juillet.
A l’issue de la réunion des 25 dirigeants de l’Union Européenne, le Premier ministre irlandais et actuel président du Conseil Européen, Bertie Ahern, s’est félicité de l’accord unanime des chefs d’Etat et de Gouvernement sur la personne du Premier ministre portugais: “José Manuel Durao Barroso a les qualités dont une Commission forte et indépendante a besoin à l’heure qu’il est (…). Il dirigera la Commission avec force, vigueur et vision”.
« Concilier les intérêts nationaux avec l’intérêt communautaire »
Dans une première prise de position devant la presse, M. Barroso a qualifié sa nomination comme un hommage rendu au Portugal. Il s’est engagé à défendre les objectifs de Lisbonne sur la compétitivité en matière économique tout en préservant le principe de la solidarité. De même, il s’est déclaré en faveur du respect des différentes sensibilités européennes. «Je suis convaincu qu’il est possible de concilier les intérêts nationaux avec l’intérêt communautaire, je ferai en sorte que l’Union élargie fonctionne», a-t-il conclu.
Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a estimé pour sa part que Monsieur Barroso « a le sens de l’équilibre, une bonne connaissance de l’Europe, de ses subtilités, de ses complications. Il vient de la périphérie Sud. Sa nomination à la tête de la Commission européenne a valeur de message à l’heure de l’élargissement à l’Est. Il ne faut pas oublier les pays du Sud. »
Interrogé sur les priorités de l’agenda du futur dirigeant de l’exécutif européen, M. Juncker a souligné la nécessité de faire avancer l’Europe sociale.
A l’occasion du Conseil extraordinaire, les chefs d’Etat et de Gouvernement ont également reconduit Javier Solana dans ses fonctions de Haut représentant pour la politique étrangère de l’UE et de secrétaire général du Conseil de l’Union. Par ailleurs, M. Solana a été nommé au poste de futur ministre des Affaires étrangères de l’UE, créé par la Constitution européenne.