Frappes aériennes de la République de Turquie

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une question parlementaire à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes concernant les récentes frappes aériennes de la République de Turquie contre certaines positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l’Extrême-Nord de la République d’Irak.

Les susdits raids ont, depuis vendredi, mis un terme au cessez-le-feu unilatéralement proclamé par le PKK. Le Président de la République de Turquie, Monsieur Recep Tayyip Erdogan, a proclamé mardi officiellement l’interruption du processus de paix, processus engagé en 2013 afin de régler de façon pacifique le conflit kurde qui a fait plus de 45.000 morts depuis août 1984, tant que les rebelles du PKK continueraient à « menacer l’unité nationale ». Enfin, l’OTAN s’est réunie mardi à Bruxelles, à la demande d’Ankara, pour faire le point sur la situation sécuritaire embrouillée en Turquie. Lors de cette réunion, le Secrétaire Général de l’Alliance atlantique, Monsieur Jens Stoltenberg, a exprimé la « forte solidarité » de l’OTAN avec la Turquie « face au terrorisme ».

C’est dans ce contexte que j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes :

–           Quelle est l’analyse politique et militaire de Monsieur le Ministre relative aux récentes frappes aériennes de la Turquie contre les positions du PKK en Irak ? Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que les susdites frappes ouvrent sans nécessité un deuxième front dans la lutte déjà assez difficile contre l’« Etat islamique » (EI) ? Partage-t-il l’analyse de Monsieur le Président de la République de Turquie ?

–           Monsieur le Ministre ne pense-t-il pas que cette nouvelle offensive pourrait affaiblir la position de l’Alliance atlantique face à l’ « Etat islamique » tout en augmentant la menace terroriste de tous bords ? Soutient-il les propos de solidarité de Monsieur le Secrétaire Général de l’OTAN sans restriction aucune ? Quelle est, de surcroît, la stratégie de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union Européenne  vis-à-vis de l’EI ?

–           Quelles sont les démarches politico-diplomatiques que le Luxembourg se propose d’entreprendre dans le cadre de sa présidence afin d’apaiser la situation et de relancer le processus de paix?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Laurent Mosar

Député

Zréck