L’économie du savoir et des compétences

Dr.-ing. Marcel Oberweis

L’innovation représente un des moyens performants pour acquérir un avantage compétitif afin de répondre aux défis du marché tant européen que mondial. Elle aide à créer de nouveaux produits, de développer les produits existants, d’optimiser les systèmes de production selon les critères du développement durable. S’investir dans l’innovation, c’est transformer la société, c’est quitter les sentiers battus, c’est imaginer élaborer de nouveaux projets nous permettant à apporter une valeur ajoutée. L’innovation représente la source cruciale du développement économique et de la transformation de la société équitable et soutenable.

Dans le monde économique et industriel, on différencie deux niveaux d’application de l’innovation. L’innovation ponctuelle améliore les produits existants ou adopte une nouvelle technologie pour la fabrication d’un produit. L’innovation permanente permet d’acquérir un avantage en perfectionnant les produits et procédés en vue de devenir plus compétitif. Reliant les deux approches, nous avons à faire avec le cercle vertueux de la recherche, de la formation tout au long de la vie et de l’enseignement supérieur. Retenons bien que l’innovation et le progrès technique sont avant tout une aventure d’hommes et de femmes engagés et assidus.

L’innovation est le moteur de la croissance

L’Union européenne a su générer des connaissances durant des centenaires et a donné naissance à une multitude de découvertes technique qui ont allégé la vie quotidienne. Dans cette lignée elle prévoit d’investir davantage dans la recherche et l’innovation, vu les défis sans précédent qui réclament des solutions innovants. La progression fulminante des technologies de l’information et de la communication en représente le moteur dynamique. La stratégie 2020 de l’Union européenne permettra de rendre le monde plus intelligible, de transférer la connaissance dans les processus sociaux et de produire de la richesse équitable et avant tout une société à faible intensité carbonique. L’objectif de cette stratégie permet de posséder une vision à long terme pour une économie de marché sociale et vise à augmenter les investissements en R&D à 3 % du PIB. Cet investissement consolidera l’espace européen de la recherche, le terrain propice pour les chercheurs, les centres de compétences, les universités, les entreprises et les PMEs. A travers l’interconnexion des différents partenaires, les liens seront renforcés en vue de l’augmentation de la compétitivité.

En aval de ces mesures macroéconomiques, l’Union européenne atteindra les buts avancés de devenir l’économie basée sur le savoir et les connaissances. Elles soutiendront le développement d’une base industrielle pouvant affronter la concurrence mondiale dans un contexte d’après-crise. L’application de technologies constamment améliorées aux moyens de transport et de communication de masse a engendré un degré sans précédent de connectivité et d’information à l’échelle globale. On est tenté de dire qu’elle est la source déterminante du changement, même le catalyseur des transformations économiques, sociales et de plus en plus écologiques.

Selon plusieurs experts, les pays du BRIICS à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, l’Indonésie, la Chine et l’Afrique du Sud et quelques autres pays en voie de développement, sont en mesure de donner une forte impulsion à cette mondialisation. La participation de ces pays aux flux économiques planétaires s’est accrue à un rythme fulminant, de sorte qu’ils participent au marché mondial à une échelle remarquable. Le facteur clé de la croissance mondiale a été et restera l’innovation. La création, la diffusion et l’application des connaissances ont permis le progrès technique à l’humanité quoiqu’il faut avouer avec gêne que pas tous les citoyens ont pu en sentir l’avantage.

Conclusions

Dans un monde où la somme des connaissances scientifiques double en moins de 7 ans, il n’est pas possible de se reposer sur ses acquis. L’innovation représente la capacité afin d’élaborer les réponses adéquates aux besoins et aux enjeux de notre société. En regardant vers l’arrière, il nous faut constater que les déterminants de la performance d’innovation ont rapidement changé durant les dernières deux décennies notamment dans le domaine interconnecté des technologies de l’information et des communications.

Entraîner les mutations nécessaires suscite la collaboration féconde entre les universités, les centres de recherche publics et les PMEs. Durant la dernière décennie les fondements d’une concertation étroite furent mis en chantier et une multitude de projets a vu le jour. Récemment le Fonds National de la Recherche et Luxinnovation, l’Agence nationale pour la promotion de l’innovation et de la recherche, ont signé une convention de collaboration pluriannuelle de 2011 à 2013 visant à renforcer leur coopération pour stimuler et accompagner la recherche, le développement et l’innovation (RDI) au Luxembourg. Retenons bien, dans l’économie de la connaissance, la politique et le monde économique, épaulé par le système éducatif, doivent générer, diffuser, combiner et protéger le savoir et les compétences conférant un avantage concurrentiel durable.

Dans le cadre de son programme national de réforme le gouvernement luxembourgeois a approuvé la valeur de 2,6 % du PIB comme objectif national de l’intensité R&D dans le contexte de la stratégie Europe 2020. Le plus grand défi pour le Grand-Duché du Luxembourg est l’adoption d’une approche plus stratégique de l’innovation, permettant de la considérer comme l’objectif prioritaire. Cette démarche du concept du « triangle de la connaissance » renforcera le lien entre la recherche, l’enseignement supérieur, l’innovation et la création d’emplois en sera la suite logique.