Le pacte de croissance et la création d’emplois pour les jeunes
Depuis que la crise économique « règne » dans l’Union européenne, les responsables politiques s’adonnent à la modernisation et la relance de l’économie européenne. Néanmoins, au chômage des jeunes de moins de 25 est attachée une priorité absolue. Se rendant compte qu’il y ait des liaisons entre la croissance économique et la création d’emplois, la recherche de solutions est de mise. Soulignons dans ce contexte que le taux de chômage des moins de 25 ans représente le double de celui constaté pour l’ensemble de la population active au sein de l’Union européenne. Néanmoins on constate des déficits de main d’œuvre dans certains secteurs sur le marché européen et maints postes d’emploi sont occupés par des salariés venant de pays lointains.
La Commission européenne a, lors du conseil européen en décembre 2012, confirmé que ce problème devienne une des priorités d’action pour les années à venir en proposant une série de mesures concrètes. Il fut créé un fonds spécifique appelé « Initiative pour l’emploi des jeunes » en vue de financer la mise en place d’un mécanisme de garantie pour la jeunesse au sein des Etats membres. Cette initiative aidera éviter que la jeunesse européenne devienne une «génération perdue des jeunes», donc un objectif primordial de la stratégie Europe 2020. Elle mettra en marche le programme de relance économique «New Deal pour les Jeunes».
5,589 millions jeunes de l’Union européenne (hors étudiants) n’avaient pas d’emploi en avril 2013. 23,4 % des jeunes sont à la recherche d’un emploi dans l’Union européenne. Du Portugal à l’Europe de l’Est, on constate des taux de chômage des moins de 25 ans très inquiétants. Sont particulièrement touchées l’Espagne et la Grèce, elles enregistrent un taux de 56,4 % et 62,5 % en février 2013. Tandis que l’Allemagne peut se réjouir d’un taux de 7,5 % de jeunes au chômage, la France enregistre un taux de 25,7 %. Dans ce contexte, il faut mentionner que le taux de chômage augmente aussi au Luxembourg et commence à devenir inquiétant.
En juillet 2013 le nombre de demandeurs d’emploi résidants, inscrits à l’ADEM, disponibles et non affectés à une mesure pour l’emploi s’établit à 16.988 personnes, le taux de chômage se chiffrait à 7 %. Depuis juillet 2012, on constate une augmentation de 2.518 personnes, soit de 17,4 %. Le taux de chômage s’était établi à 6,4 % en janvier 2013 et à 6,7 % en avril 2013 tandis qu’il s’élevait à 6,1 % en juillet 2012. Le nombre de demandeurs ayant bénéficié de l’indemnité de chômage complet s’élève à 7.738 personnes fin juillet 2013, soit une augmentation de 18.7 % par rapport au mois de juillet de l’année passée.
Un fait alarmant en est la situation du nombre des jeunes sans emploi. 1.896 de jeunes de moins de 25 ans étaient à la recherche d’un emploi en juillet récent. Parmi ceux-ci on remarque que 760 disposent d’un niveau inférieur de scolarité obligatoire, 346 d’un niveau moyen inférieur, 644 d’un niveau moyen supérieur et 93 d’un niveau supérieur de l’enseignement post-secondaire.1)
L’Union européenne face à ce problème de haute importance
Le problème du chômage des jeunes représente donc un souci grandissant pour les responsables politiques de l’Union européenne et celle-ci elle avait déjà lancé une première tentative nommée “Initiative sur les perspectives d’emploi des jeunes” en décembre 2011. Tous les États membres de l’Union européenne ont reçu des recommandations visant à améliorer la situation des jeunes en juillet 2012. Celles-ci représentent un instrument de coordination destiné à renforcer la gouvernance nationale, ceci dans le contexte de la stratégie Europe 2020.
Le 29 mai 2013 fut lancé la deuxième tentative “New Deal européen pour la jeunesse et l’emploi des moins de 25 ans”. Il représente un programme d’échange pour les apprentis, des aides de soutien à la création d’entreprises et un accès facilité au crédit. Ce plan de 6 milliards d’euros comprend notamment la garantie d’offrir à chaque jeune au chômage, et dans un délai de quatre mois, sortant du système scolaire, un accès à un emploi, une formation, un contrat d’alternance ou un stage. Parmi ces mesures figure aussi l’offre de suivre une formation ou de reprendre des études.
Dans une première étape, les financements ne concernent que les jeunes dans les régions les plus défavorisées et les plus touchées par le fléau du chômage. Entretemps des voix se lèvent pour augmenter les dotations de plusieurs milliards d’euros.
Le “New Deal européen pour la jeunesse et l’emploi des moins de 25 ans” appelle les États membres à établir des partenariats solides avec des parties prenantes, à assurer l’intervention à un stade précoce des services de l’emploi, à promouvoir l’insertion professionnelle. Toutes ces actions devront mener vers bon port et les premiers bons résultats voient déjà le jour.
Création de 20 millions d’emplois verts dans les dix prochaines années.
La transition énergétique se trouve au milieu des activités politiques émanant de la stratégie Horizon 2020. A part l’utilisation du solaire et de l’éolien, la biomasse permettra de créer de nouveaux emplois soutenables. Cette relance économique entraînera une plus-value pour nos régions. Oui, les emplois verts ont le vent en poupe et à travers le développement durable, l’équilibre tant souhaité entre le développement économique, la protection de l’environnement et la justice sociale surgira. Les emplois constituent une voie de réorientation stratégique très intéressante en vue d’insérer des personnes éloignées de l’emploi et notamment les jeunes sans niveau adéquats. Pourtant une fois embauchés, les jeunes doivent obtenir une formation dite modulaire afin de grimper l’échelle sociale.
Les secteurs e.a. l’utilisation des énergies renouvelables et l’efficience énergétique se trouvent au cœur de la croissance soutenable et ils constituent l’un des vecteurs les plus importants de création d’emplois. En vue de rénover les logements pour qu’ils deviennent moins énergivores, de développer les réseaux de distribution d’énergie intelligents, d’optimiser la gestion des déchets et de protéger au mieux notre environnement, il nous faut engager les jeunes dans les emplois verts. La création de millions d’emplois verts dans les années à venir engendra en aval un double bénéfice, tant à l’échelle écologique qu’à l’échelle économique.
Les emplois verts à créer au Luxembourg contribueront de manière substantielle à réduire le chômage des jeunes Ils aident à réduire la consommation d’énergie et de matières premières, à décarboniser l’économie et à réduire l’empreinte écologique.
En guise de conclusion je suis tenté de citer l’écrivain irlandais Oscar Wilde : « La sagesse c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu’on les poursuit ».
Sources :
1) Bulletin luxembourgeois de l’emploi n° 07 juillet 2013