Travail : état des lieux au ministère

Les chiffres du chômage, réforme de l’ADEM et de l’Inspection du travail et des mines (ITM) … le ministre du Travail, François Biltgen, répond aux questions d’actualité.

François Biltgen est friand de statistiques. En ce qui concerne celles de l’emploi et du chômage, il a des appréciations critiques. 

Quelle est la statistique de l’emploi que vous préférez? 

François Biltgen : Celle qui montre le recul du chômage des jeunes. Mais il y a une réalité plus dure, qui est celle de l’augmentation de la durée du chômage et celle du nombre de chômeurs peu qualifiés. Nous constatons qu’il y a moins de pensions d’invalidité et davantage de chômeurs de longue durée, plus âgés, avec des problèmes de santé. Nous devons nous questionner à propos d’un système qui crée des chômeurs pour lesquels l’Adem ne peut pas trouver de solution. Mon collègue Mars Di Bartolomeo et moi, nous proposerons au plus tard en avril, un canevas au gouvernement, à propos du régime de l’invalidité partielle, qui sera ensuite soumis aux partenaires sociaux en vue de l’élaboration d’un projet de loi. 

Vous vous êtes rallié à la proposition de faire de l’Adem un établissement public. 

Je retiens du rapport de I’OCDE trois conclusions principales : davantage d’autonomie dans la gestion économique et financière de l’Adem, davantage d’indépendance en vue d’une meilleure présentation à l’extérieur et, finalement, en ce qui concerne les placeurs, de nouveaux modes de recrutement, davantage de formation et un autre déroulement de la carrière.

Le ministre du Travail ne devrait pas être le porte-parole de l’Adem. À l’étranger, les administrations de l’Emploi sont autonomes à cet égard. Une administration de l’Emploi efficace ne devrait pas être soumise aux décisions du ministre dans toutes les questions de détail. Si nous constituons un établissement public – ce qui ne revient pas à une privatisation – les partenaires sociaux seraient représentés dans le conseil d’administration. Ils porteraient davantage de responsabilité, mais ils auraient davantage de poids. Leur résistance viendrait-elle de là? Je note avec étonnement que les mêmes partenaires sociaux tiennent à participer à la gestion d’établissements publics dans le domaine de la Sécurité sociale. 

Pensez-vous que la réforme soit réalisable dans cette législature? 

J’estime que nous pourrons mettre en œuvre une réforme de l’Adem. Je ne sais pas si l’établissement public sera réalisable avant la fin de la législature en cours. 

Vous avez réalisé une autre réforme Institutionnelle, celle de l’lnspection du travail et des mines (ITM). Où en êtes-vous avec le règlement grand-ducal? 

Il s’agit du règlement grand-ducal (RGD) à propos de l’organisation de I’ITM. Le directeur de I’ITM définira sur cette base son règlement d’ordre intérieur. Les partenaires sociaux devraient prochainement entrer en contact avec nous, à propos d’un avant-projet de RGD. Quelques principes nous tiennent à cœur, comme la pluridisciplinarité, la responsabilité fonctionnelle. Il y a un besoin d’avancer rapidement. 

Quelle était votre impression après la dernière réunion avec les enseignants du primaire? 

Le gouvernement est prêt à discuter sur leur accès à la carrière supérieure, au grade E 5. Le gouvernement demande en contrepartie une présence plus étendue auprès des élèves. Je ne sais pas si on avancera. Nous saurons après la réunion de vendredi prochain, s’il y a toujours des blocages du côté syndical .

Source: Quotidien, 20 Mars 2008, Jean Rhein