Sur invitation du CSV et à quelques jours du sommet européen consacré à l’avenir institutionnel de l’Europe, le président du groupe parlementaire du PPE-DE ,Joseph Daul, a été au Luxembourg pour un échange de vues avec une délégation du CSV
«Depuis mon élection au poste de président du groupe parlementaire du PPE-DE, je fais le tour des pays pour discuter avec nos membres sur la réorganisation du groupe parlementaire et voir comment on peut impliquer davantage les parlements nationaux dans le travail du Parlement européen.» Hier, le sujet essentiel tournait autour du nouveau traité. «Nous allons nous battre pour un traité ambitieux et réaliste», a annoncé Joseph Daul.
Le président du CSV, François Biltgen, a quant à lui insisté sur le fait que 18 pays ont déjà ratifié le traité tel qu’il existe actuellement, deux se sont prononcés contre, les autres n’ayant du coup plus pris position. «Il est important avant le sommet européen de prendre en compte les problèmes de ceux qui ont voté contre, mais il ne faut pas perdre de vue que 18 pays l’ont adopté», rappelle François Biltgen.
Hier, les représentants du PPE-DE se sont prononcés en faveur de la charte des droits fondamentaux de l’Union proclamée à Nice en 2000, soit 54 articles sur les droits du citoyen. Bien que cette charte ne s’applique qu’aux textes européens, le Royaume-Uni voudrait la retirer du nouveau traité, ayant peur qu’elle crée de nouveaux droits sociaux comme le droit de grève. Mais la présidence allemande entend maintenir dans le nouveau traité un article renvoyant à cette charte et lui donnant un caractère contraignant. «Il faut garder la charte. J’attends avec beaucoup d’impatience le sommet européen. Je suis confiant, les échos que nous avons vont dans le bon sens. En effet, quel pays voudrait bien bloquer l’avancement de l’Europe? Lors de nos discussions, je n’ai senti personne qui voudrait bloquer le processus, sauf bien entendu les extrémistes».
A une question d’un journaliste qui voulait connaître la position de la Pologne, Joseph Daul rétorque: «Ce sont de durs négociateurs, mais ils ne bloquent pas.» La Pologne ne veut pas du calcul de la majorité qualifiée, or, le traité constitutionnel prévoit qu’une décision sera adoptée à la majorité qualifiée si elle obtient le soutien de 55 % des Etats membres, représentant en outre 65 % de la population de l’Union européenne. Ce système doit mettre fin à la pondération complexe des voix, issue du traité de Nice, qui avantage les Etats de taille moyenne, dont fait partie la Pologne, au détriment des grands Etats. La Pologne insiste pour revenir sur ce changement, mais elle est isolée.
Source: La Voix, 11 juin 2007, Marc Vanacker