Université de Luxembourg: facteur clé d’un développement durable de l’économie au Luxembourg

Dans le cadre d’une tribune libre, Maurice Bauer, secrétaire général adjoint du Parti Chrétien Social esquisse l’importance du concept de l’Université de Luxembourg pour le développement durable de l’économie luxembourgeoise. Par ailleurs, Maurice Bauer se félicite de la décision récente du gouvernement de ne pas suspendre, malgré le ralentissement conjoncturel, l’adaptation du salaire social minimum au 1er janvier 2003.

La forte révision vers le bas des chiffres de la croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) pour 2001 par le STATEC, début octobre, a suscité de la stupéfaction voire de la perplexité.. Après des années marquées par une croissance extraordinaire du PIB (6 pour cent en 1999, voire 8,9 pour cent en 2000), la croissance économique n’était que de l’ordre de 1 pour cent en 2001

Ce revirement conjoncturel est notamment dû au recul des activités du secteur financier confronté à la fois aux effets des attaques terroristes du 11 septembre, aux graves incertitudes politiques au Proche et au Moyen-Orient, ainsi qu’à l’éclatement de la bulle spéculative boursière.

En conséquence, le secteur financier a enregistré un repli de ces activités de 2,7 pour cent par rapport à l’année précédente. Les autres secteurs de l’économie luxembourgeoise ont cependant connu une croissance de 3,8 pour cent en 2001.

La politique financière et budgétaire des deux dernières décennies

porte ses fruits

Face à cette situation nouvelle, caractérisée par le fait que le Luxembourg ne maintient plus son écart positif de croissance par rapport à l’économie européenne, deux constats se dégagent : D’abord, le Luxembourg n’est pas à l’abri de revirements conjoncturels. Comme partout ailleurs, la croissance économique ne constitue pas un automatisme naturel.

Deuxième constat : Le Luxembourg bénéficie désormais des politiques financière et budgétaire menées par des ministres du Parti Chrétien Social depuis plus de deux décennies. La dette publique se situe en effet à un niveau très bas tandis que les avoirs des fonds d’investissement sont à un niveau élevé. En somme, la capacité de financement public du Luxembourg est intact.

S’y ajoutent les réformes fiscales opérées récemment en faveur des personnes physiques et des entreprises. L’effet immédiat des allègements fiscaux a fait en sorte que la demande intérieure ait pu connaître des taux de croissance significatifs sans lesquels les conséquences du recul des activités du secteur financier sur le PIB auraient été encore plus préoccupantes.

De toute façon, le fondement solide de nos finances publiques, résultant des effets combinés d’une politique budgétaire prudente et d’une politique fiscale prévoyante, permet de continuer une politique de solidarité sociale active axée comme par le passé sur le développement de l’Etat Social et la promotion d’équilibres sociaux.

Adaptation du salaire social minimum

Dans cet ordre d’idées, on peut se féliciter de la décision récente du gouvernement de ne pas suspendre, malgré le ralentissement conjoncturel, l’adaptation du salaire social minimum et d’ajuster également les pensions et les rentes de l’ordre de 3,5 pour cent à partir du 1er janvier 2003.

Cependant, le revirement conjoncturel oblige le Luxembourg à augmenter encore les efforts au niveau de la politique de développement et de diversification de notre site industriel. Il importe surtout d’attirer de nouvelles entreprises au Luxembourg et de favoriser par des actions politiques cohérentes l’émergence de nouvelles branches économiques prometteurs.

Promotion de l’innovation

Autre élément-clé de la compétitivité durable du Luxembourg : La promotion de l’innovation et d’une production à haute valeur ajoutée par une main-d’œuvre hautement qualifiée. Dans ce contexte, on ne peut que saluer la politique en matière de recherche et d’enseignement supérieur menée par le gouvernement en général et la ministre Erna Hennicot-Schoepges en particulier.

En effet, la création d’une offre de formation et de recherche de pointe dans des domaines essentiels de l’économie luxembourgeoise contribuera à moyen terme d’une façon décisive au développement de la compétitivité de l’économie du Luxembourg et dès lors au maintien du bien-être social.

Dans cet ordre d’idées, l’inauguration récente de la Luxembourg School of Finance est un signal fort. En constituant le noyau du département Finance de la future Université de Luxembourg, ce nouveau institut d’éducation supérieure, dispensant une formation du 3ième cycle, contribuera de façon significative au développement du professionnalisme et du savoir-faire des opérateurs de la place financière.

Maurice Bauer

Secrétaire Général adjoint