Quel aéroport pour la Ville?

Le rapport intermédiaire du projet d’un nouveau plan d’occupation du sol « Aéroport et Environs» a relancé la discussion sur les fonctions et finalités futures de l’aéroport du Findel. Il importe de préciser que le CSV-Stadverband n’est absolument pas contre un développement normal de notre aéroport dans la mesure où les infrastructures prévues doivent garantir l’accessibilité et la liaison de notre aéroport avec les grands centres d’affaires à l’étranger.

Il est cependant indispensable de concilier les intérêts économiques de notre pays avec les intérêts légitimes de nos concitoyens et plus particulièrement des riverains de l’aéroport. Nous estimons que notre pays est suffisamment aisé pour que tout soit mis en œuvre pour garantir notre qualité de vie actuelle et de protéger efficacement notre environnement naturel.

1) Le développement futur de notre aéroport

Actuellement, nous ne disposons d’aucune étude sérieuse qui nous permettrait de vérifier si le coût d’une expansion de l’industrie du fret et des investissements en infrastructures en résultant serait justifié par rapport au gain économique en résultant pour notre pays. Ces activités, qui ne répondent manifestement pas aux besoins immédiats de l’économie nationale et régionale, engendreront d’importantes nuisances au niveau du bruit des avions cargo, la pollution de l’air et l’encombrement des autoroutes tant par des poids lourds que par les voitures particulières du personnel.

Il est un fait que l’emplacement du Findel est très près de la Ville de sorte que l’aéroport ne pourrait jamais devenir un grand aéroport international, mais pourrait par contre jouer un rôle intéressant comme city-airport.

Le CSV-Stadverband souhaite faire une modernisation de l’aérogare ainsi que de toutes les infrastructures concernant le trafic des passagers afin de renforcer la position de notre aéroport comme city-airport. Nous sommes en effet d’avis que l’aérogare actuelle n’est plus adaptée aux besoins et exigences d’un aéroport moderne.

En tout état de cause, nous estimons qu’il est urgent d’engager un débat public sur les fonctions et les finalités futures de l’aéroport du Findel. Dans ce contexte, il est important de connaître les valeurs actuelles et futures concernant le niveau sonore afin de mieux cerner une problématique qui affecte déjà fortement la qualité de vie de la population.

Nous proposons par ailleurs de donner mandat à un groupe d’experts étrangers afin d’élaborer des procédures de moindre bruit pour le décollage et l’atterrissage et pour les paliers à observer, comme cela se fait à l’étranger, et de voir dans quelle mesure, par vent modéré ou en absence de vent, les mouvements d’avion ne peuvent pas se faire sur les zones pas ou peu peuplées.

Par ailleurs, nous recommandons également la réalisation d’un mur antibruit pour mieux protéger les riverains contre les nuisances sonores et la pollution émanant à la fois de l’exploitation de l’aéroport et de l’autoroute.

2) Repos nocturne

Selon les termes des articles 10 à 15 du règlement grand-ducal du 24 mai 1998 fixant les conditions relatives aux horaires d’exploitation de l’aéroport, ce dernier est en principe ouvert entre 06.00 heures du matin et 23.00 heures du soir.

Cette réglementation a été établie dans le souci de réduire à un minimum les nuisances sonores et de garantir aux riverains un maximum de tranquillité pendant la nuit. Nous nous devons cependant de constater que la mise en œuvre de ce règlement fixant les conditions d’exploitation technique et opérationnelle de l’aéroport autorise trop de dérogations permanentes ce qui a comme conséquence que de plus en plus d’avions décollent après 23,00 heures et perturbent ainsi le repos nocturne des riverains.

Nous sommes d’avis qu’avant tout autre progrès en cause, il y a lieu de régler les horaires d’exploitation de l’aéroport non par un règlement grand-ducal, mais par une loi afin de donner à la Chambre des Députés le pouvoir de contrôler l’application de ces horaires d’exploitation.

Par ailleurs, nous estimons qu’une modification du règlement précité s’impose pour garantir une fermeture totale pour tout mouvement d’avion entre 23,00 heures du soir et 6,00 heures du matin. Une seule exception pourra uniquement être autorisée pour les avions réellement et occasionnellement retardés qui pourraient atterrir sous peine de fortes taxes de pénalités qui devraient avoir un caractère dissuasif.

Nous suggérons également la création d’une autorité indépendante de contrôle des nuisances aéroportuaires avec pouvoir de sanction et institutionnalisation du dialogue entre les autorités aéroportuaires et les riverains par une association directe des syndicats d’initiative et d’intérêts locaux des quartiers concernés aux travaux de cette autorité indépendante de contrôle de nuisances.

3) La sécurité

Le triste exemple de l’accident du CONCORDE devrait faire école et, pour des raisons évidentes de sécurité, les mouvements d’avions devraient se faire là où il y a le moins d’habitants.

Nous estimons qu’il est nécessaire de faire effectuer une étude afin d’examiner si un survol de la Ville ou de ses agglomérations est absolument nécessaire.

Par ailleurs, nous plaidons pour une diffusion au public de toutes les informations concernant les mouvements des avions.

En conclusion, le CSV-Stadverband s’opposera vigoureusement à toutes les volontés de développement des activités de fret qui risquent d’avoir des conséquences très négatives sur la qualité de vie côté sud-est de la Ville et dans les communes avoisinantes.

Laurent MOSAR Député Président du CSV-Stadverband