Monsieur le Président
Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une question parlementaire à Madame le Ministre de la Santé.
Suivant mes informations il s’avère que le laboratoire national de santé n’est pas à la hauteur des exigences de la médecine, en ce qui concerne son fonctionnement et ses prestations. S’agissant de dysfonctionnements graves, ayant une influence directe sur le bien-être, voire la santé des patients, j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre :
- Est ce que le laboratoire dispose de personnel suffisant pour être à la hauteur des besoins croissants en biopsies régulières et aussi en biopsies extemporanées ? Ces dernières nécessitent notamment un standby permanent pour répondre immédiatement à la question s’il s’agit d’une biopsie maligne ou bénigne. Il faut savoir que pendant toute cette période le patient est encore en anesthésie générale. Le fait que le délai de réponse a nettement augmenté par rapport au passé, où le LNS se trouvait au centre du pays, présente un risque réel pour le patient.
- Est ce que le personnel médical jouit de formations régulières, nécessaires pour interpréter avec fiabilité toutes les biopsies exigées ?
- Comment Madame la Ministre explique-t-elle qu’un nombre croissant de médecins se plaignent de faux diagnostics anatomopathologiques, établis par le LNS, par exemple pour des tumeurs gynécologiques (biopsies du sein) ou des tumeurs urologiques (biopsies de la prostate) ?
- Madame la Ministre ne juge-t-elle pas que la fiabilité du diagnostic est primordiale pour un traitement cancérologique adéquat aussi bien opératoire, que chimiothérapeutique ou radiothérapeutique ?
- Comment explique-t-elle que des interprétations de biopsies régulières, qui précédemment ont pu être réalisées en une semaine, prennent aujourd’hui jusqu’à trois fois plus longtemps ?
- Juge-t-elle normal le fait que les médecins doivent eux-mêmes insister pour obtenir les résultats, étant donné que le laboratoire a ou bien oublié de les leur envoyer ou bien s’est trompé d’adresse ?
- Est-il normal que le rapport et les conclusions relatifs à une même analyse sont parfois contradictoires ?
- Ne pense-t-elle pas qu’il faut munir le LNS de personnel suffisant aussi bien en médecins anatomopathologiques qu’en assistants sachant que leur travail est primordial dans le suivi cancérologique du malade
- Au vu de ce qui précède Madame la Ministre est-elle d’avis que les ressources humaines du LNS sont suffisantes pour assurer un travail optimal dans l’intérêt du patient ?
- Madame la Ministre estime-t-elle que le LNS est suffisamment équipé pour suivre la demande accrue en biopsies, ou ne lui semble-t-il pas plutôt indiqué de recourir à une forme d’outsourcing vers des laboratoires privés, ou de créer carrément des laboratoires anatomo-pathologiques dans l’enceinte même des hôpitaux pour répondre le plus rapidement et le plus fiablement aux demandes des chirurgiens ?
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.
Françoise Hetto
Députée
Zréck