Evolution de certains indicateurs de l’éducation en général

Une question parlementaire de Monsieur le député Marcel Oberweis à Madame la Ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, ainsi qu’à Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une série de questions à Madame la Ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, ainsi qu’à Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche concernant l’évolution de certains indicateurs de l’éducation en général.

Alors que nous assistons en Europe à une délocalisation des emplois peu voire non qualifiés vers des pays où les salaires sont plus modestes, l’éducation devient un élément de plus en plus crucial pour nos jeunes pour les préserver des conséquences néfastes de la mondialisation. Il convient, dès lors, de faire en sorte que ces jeunes disposent des connaissances et des compétences nécessaires pour se démarquer sur le marché mondial du savoir. Il n’est dans ce contexte pas surprenant que l’éducation figure au centre des préoccupations de la stratégie Europe 2020[1].

En tant que pays d’immigration – l’Institut national de la statistique et des études économiques (STATEC) a recensé quelque 170 nationalités différentes au 1er février 2012[2] représentant 43.04% de la population totale -, le Luxembourg fait face à un réel défi afin d’intégrer au mieux les personnes issues de l’immigration (ci-après les « Immigrés ») dans son système scolaire. Il résulte en effet du rapport annuel de l’OCDE intitulé Regards sur l’éducation 2012 – Les indicateurs de l’OCDE (ci-après « Rapport de l’OCDE ») que « l’efficacité des pays à intégrer les élèves issus de l’immigration est un indicateur clé de la qualité et de l’équité de leur système d’éducation ; c’est aussi un indicateur de l’efficacité de leurs politiques sociales au sens large […]. »[3]

Les rédacteurs du Rapport de l’OCDE examinent dans ce contexte un certain nombre de facteurs pouvant influer sur la réussite des Immigrés, i.e. l’impact de la concentration géographique des familles issues de l’immigration dans certains quartiers, la profession des parents d’Immigrés, l’usage des langues à domicile.

C’est ainsi que j’aimerais savoir de Madame la Ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle et de Monsieur le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche :

• Si les ministres estiment que les conclusions du Rapport de l’OCDE au sujet des Immigrés  sont transposables à la situation du Luxembourg ?
• Dans l’affirmative, existe-il des statistiques démontrant que les jeunes issus de quartiers défavorisés atteignent un niveau d’études inférieur par rapport à ceux des quartiers aisés ? De même, existe-il des statistiques mesurant l’impact du niveau d’études des parents sur celui des jeunes adultes ? Quel est dans ce contexte le pourcentage de jeunes adultes qui affichent un niveau de formation supérieur à celui de leurs parents[4] ?
• En termes absolus, quel était le niveau des dépenses publiques d’éducation[5] en 2000, 2005 et 2009 ? Quel était le pourcentage des dépenses publiques d’éducation par rapport au total des dépenses publiques en 2009, sachant que la moyenne OCDE s’élevait à 13%[6]? Qu’en était-il des années 2000, 2005 et 2011 ?
• Quelle était la répartition de ces dépenses publiques d’éducation dans les différentes branches de l’enseignement, primaire (fondamental), secondaire (post-primaire) et tertiaire (universitaire) en 2000, 2005 et 2011 ?
• Quel était le coût total des salaires payés au personnel enseignant dans le total des dépenses publiques d’éducation en 2000, 2005, 2009 et 2011 ? Par branches de l’enseignement ?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Marcel OBERWEIS
Député