La formation en soins infirmiers

Une question parlementaire de Madame la députée Marie-Josée Frank à Madame la Ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle

Monsieur le Président,

Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 75 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une série de questions à Madame la Ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle concernant la formation en soins infirmiers.

Depuis six années, l’Association luxembourgeoise des enseignants pour professions de santé (ALEPS), l’Association nationale des infirmiers et infirmières luxembourgeois(es) (ANIL) ainsi que d’autres associations des professionnels de la santé s’engagent pour prolonger la formation de base des études en soins infirmiers.

En effet, toutes ces associations estiment que les trois années de formation actuelle, qui ne comprennent qu’environ 3500 heures d’enseignement, ne sauraient suffire à préparer de manière adéquate les futur(e)s infirmiers/infirmières aux exigences de plus en plus complexes de leur profession. S’y ajoute que bon nombre d’heures de formation concernent la formation générale préparant au bac technique, comme l’enseignement des langues française et allemande, les mathématiques, l’informatique et ainsi de suite, de sorte que la formation en soins infirmiers proprement dite ne représente que quelques 2800 heures.

Les associations plaident pour un prolongement de la durée de formation qui devrait selon elles comporter 4 années. Un tel prolongement permettrait d’après elles une meilleure assimilation des connaissances nécessaires, un approfondissement des compétences professionnelles, une réduction du nombre d’échecs, l’obtention d’un « bac scientifique ou professions de santé » qui à son tour permettrait une meilleure orientation des élèves après une 13è SI, ainsi que l’acquisition d’une plus grande pratique sur le terrain clinique ou encore le développement des compétences dans le domaine extrahospitalier et gériatrique.

A noter dans ce contexte que plusieurs réunions se sont déroulées dans le passé entre le gouvernement et les associations en question, afin de discuter de la problématique. Au cours de la dernière table ronde de novembre 2005, réunissant les ministères de l’Education nationale, de la Santé et un représentant du ministère de l’Education supérieure, il a été décidé d’organiser rapidement une nouvelle table ronde pour discuter une à deux propositions élaborées en la matière par les ministères concernées. Or, depuis cette date, aucune réunion n’a plus eu lieu, ce que regrettent fortement les associations professionnelles concernées d’autant plus que la seule mesure proposée par le gouvernement à cette heure, à savoir réformer le cycle inférieur afin d’inclure la 11ème PS dans le cycle supérieur du technique, ne change rien au problème de fond.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Madame la Ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle:

  • Quelles sont les raisons pour laquelle il n’a pas été procédé à ce jour à l’organisation d’une nouvelle table ronde avec les associations professionnelles concernées?
  • La formation actuelle en soins infirmiers correspond-elle aux normes européennes ?
  • Quelle est l’appréciation du gouvernement des problèmes rencontrés par les professionnels au niveau de la formation des infirmiers ?
  • Le gouvernement entend-il changer quelque chose à la situation actuelle, comme par exemple proposer le BTS pour la formation infirmière ?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Marie-Josée Frank
Députée

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