L’assassinat de la journaliste russe Anna Politkovskaïa

Une question parlementaire de Monsieur le député Laurent Mosar à Monsieur le Ministre des Communications ainsi qu’à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 76 du règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Communications ainsi qu’à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et de l’Immigration concernant l’assassinat de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques hardies à l’encontre de la politique du gouvernement russe.

L’assassinat sauvage d’Anna Politkovskaïa a provoqué une vague d’indignation au sein de la communauté internationale. Ainsi, l’Union européenne, le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ainsi que plusieurs organisations non gouvernementales telle la Fédération internationale des Journalistes se sont, à l’unisson, dits « choqués » par ce meurtre et revendiquent la mise en place d’une enquête impartiale et rapide pour en démasquer les commanditaires. Ce meurtre est à ajouter à la liste noire de toute une série d’assassinats de journalistes russes perpétrés ces dernières années. L’assassinat de Paul Klebnikov, rédacteur en chef de l’édition russe de Forbes, le 9 juillet 2004 à Moscou et qui n’a pas encore été élucidé à ce jour, en constitue un exemple significatif.

Cet assassinat ravive les craintes relatives au non-respect de la liberté d’expression et de la liberté de la presse en Russie. La question du durcissement de la répression à l’encontre des journalistes et opposants du régime se pose plus que jamais. A cet égard, deux initiatives législatives semblent confirmer cette volonté de museler toute voix critique envers le régime en place à savoir la loi sur les ONG de janvier 2007, qui réduit considérablement les libertés d’action des ONG russes et étrangères, désormais placées sous le contrôle de l’administration présidentielle ainsi que la loi sur l’extrémisme de juin 2006, dont les défenseurs des droits de l’homme craignent qu’elle puisse être utilisée pour interdire un certain nombre d’activités politiques d’opposition et entraver le travail des médias indépendants.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes aux Messieurs les Ministres :

  • Quelle est l’appréciation du gouvernement concernant ces allégations de violations des droits de liberté d’expression par le gouvernement en Russie ?
  • Indépendamment des prises de positions internationales et notamment européennes, le gouvernement luxembourgeois entend-il soulever la question de l’assassinat de la journaliste russe avec les autorités russes ?
  • Dans l’affirmative, de quelle façon le gouvernement envisage-t-il de procéder?

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma parfaite considération.

Laurent MOSAR
Député

Zréck