Réponse de Monsieur le Ministre de l’Environnement à la question parlementaire de Monsieur le Député Marcel Oberweis concernant le libre accès du bétail aux cours d’eau

Link : QP No 1096 concernant le libre accès du bétail aux cours d’eau

Dans sa question parlementaire du 24 mai 2006, Monsieur le Député Marcel Oberweis invoque que dans le cadre des projets de renaturation, le bétail pâturant a libre accès au cours d’eau, alors que selon les dispositions de la « cross-compliance » de la politique agricole commune, les agriculteurs sont tenus de maintenir leurs animaux à distance des cours d’eaux afin d’éviter que les excréments du bétail soient directement déversés dans les cours d’eau et entraîne ainsi une détérioration de la qualité de l’eau.

Il est vrai que dans les projets de pâturage extensif à faible densité, les bovins ont libre accès aux cours d’eau, et ceci principalement pour des motifs écologiques. En effet, le pâturage extensif à l’aide de bétail rustique avec des densités entre 0,3-0,6 UGB/ha peuvent générer une valorisation de la structure des rives des cours d’eau. Ces affirmations sont confirmées par de nombreuses études pluriannuelles à l’étranger.

Citons à titre d’exemple l’étude de M. REISINGER dans des zones protégées en Thuringe (D) :
«…(dass) bei genügender Absenkung der Viehdichte auf 0,3-0,6 Großvieheinheiten pro ha auch auf Flächen, welche man aus 5icht des Naturschutzes normalerweise aus einer Beweidung ausschließen würde, positive Entwicklungen zu verzeichnen sind, 50 z.B. an Grabenrändern, an Bachufern und sogar im Wald. Die punktuellen Störungen durch Tritt und Fraß ähneln den stochastischen Einflüssen der Megaherbivoren, welche natürlich vorkommen würden, wären sie vom Menschen nicht zurückgedrängt oder ausgerottet worden. An Bachufern kann dies zur Entstehung von amphibischen Zonen und zur lokalen Entfaltung von Schlammflurgesellschaften (Bidentetalia) führen ».
(REISINGER et al., 2002 – Landschaftspflege in Thüringen: Extensive Beweidung mit Rindern und Pferden. – Thüringer Landesanstalt für Umwelt und Geologie & Thüringer Landesanstalt für Landwirtschaft, Jena, 125.)

Contrairement au pâturage conventionnel, où la densité se situe à environ 2,0UGB/ha/an, dans les projets de pâturage extensif comme moyen de gestion de réserves naturelles et de zones NATURA 2000, la densité de pâturage varie effectivement entre 0,3-0,6 UGB/ha/an pour générer précisément ces effets écologiques positifs et pour éviter des conséquences négatives pour la qualité de l’eau. En effet à une densité tellement réduite, une détérioration de la qualité de l’eau n’est pas à attendre. Je tiens à souligner que la densité de 2,0 UGB/ha/an de l’agriculture conventionnelle donne lieu à une induction en erreur. En effet il convient de prendre en considération que

– les 2,0 UGB/ha s’appliquent à la densité moyenne pour l’année entière sur toute la surface fourragère de l’exploitation agricole,
– pour la période de pâturage, soit en général 6 mois, la densité est donc beaucoup plus élevée, soit 4,0 UGB/ha,
– comme seulement une partie de la surface fourragère est pâturée en même temps, la densité effective équivaut à un multiple de 4 UGB/ha.

Il faut également mentionner que comparé aux répercussions de l’agriculture conventionnelle (Ackerbau) et notamment l’utilisation d’engrais organiques et chimiques et de pesticides qui polluent les eaux souterraines ainsi que les cours d’eau, l’impact du pâturage est minime.

Je rappelle que même dans l’agriculture conventionnelle la disposition concernée de la « cross-compliance » ne s’applique pas pour l’obtention des primes comme l’a précisé Monsieur ZEWEN, chef de l’unité de contrôle de l’administration des services techniques de l’agriculture, lors de la journée de la chambre d’agriculture en date du 9 février 2006 au lycée technique agricole d’Ettelbruck :

« Herr Zewen nutzte insbesondere die Gelegenheit, ein paar Missverständnisse, wie er unterstrich, zu klären.

Zum einen geht es um die Aussagen betreffend den Zugang bzw. das Tränken des Viehs in fließenden Gewässern, Bei der Informationsversammlung am vergangenen 24. Januar war bekanntlich von einem Vertreter der Kontrollbehörde behauptet worden, jeder Zugang von Vieh zum Gewässer sei inakzeptabel und demnach in den Kontrollberichten festzuhalten. Diesbezüglich stellte Herr Zewen klar, dass wohl im Prinzip keine Ausscheidungen ins Gewässer gelangen sollen, dass der Zugang des Viehs zu fließenden Gewässern auf Weiden bzw das Tränken des Viehs im fließenden Gewässer auf einer Weide jedoch nicht sanktionsrelevant sind. (Citation du «De Letzeburger Bauer, N°7 : Prämien, Prämienansprüche und Transferts, 5.3 – 17 février 2006 ).

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