Réponse du Ministre de l’Environnement à la question parlementaire No 822 de Monsieur le Député Marcel Oberweis.

Link : QP No 806 de M. Marcel Oberweis concernant l’ensevelissement des déchets municipaux au Luxembourg.

L’honorable député Oberweis signale que le Commissaire à l’environnement, Monsieur Stavros Dimas, a constaté dans le cadre de la présentation de la nouvelle stratégie en matière de gestion des déchets, que les déchets municipaux ont augmenté au niveau européen de 19% entre 1995 et 2003. La Commission envisage de mettre en place des normes de recyclage plus strictes afin que l’Union européenne devienne une « société du recyclage ».

Dans ce contexte, l’honorable député formule certaines questions quant à la situation au Luxembourg.

A ‘instar de la quasi totalité des Etats membres de l’Union européenne le Luxembourg a connu une augmentation de la production des déchets municipaux. Ainsi, cette production s’est élevée en 1995 à 585 kg/habitant. En 2003, 658 kg/habitant ont été produits. Ceci représente une augmentation de 12,5%. Pour le Luxembourg, la progression se situe donc en-dessous de la moyenne européenne.

Dans ce contexte, il faut prendre en considération que le Luxembourg accueille chaque jour plus de 100.000 frontaliers qui y viennent travailler. Dans les statistiques, les quantités de déchets produites par les frontaliers sont toutefois attribuées aux seuls résidents. La production réelle de déchets, exprimée en kg/habitant, est donc inférieure aux chiffres mentionnées ci-dessus.

En ce qui concerne les déchets municipaux mis en décharge, les quantités se sont élevées en 2004 à 35.535 tonnes pour la décharge Friedhaff du SIDEC et à 23.924 tonnes pour la décharge Muertendall du SIGRE. Ces quantités correspondent à respectivement 381 kg/habitant et 469 kg/habitant. Sur l’ensemble des déchets éliminés, la mise en décharge représente quelque 34 %, les autres déchets étant éliminés par incinération.

Dans la période de 1995 à 2003, les quantités totales de déchets municipaux mis en décharge sur ces deux sites ont diminué de 68.670 tonnes à 67.327 tonnes, soit une réduction de 2 %.

De tous les Etats membres de l’Union européenne, le Luxembourg compte parmi ceux où le taux de mise en décharge est le plus faible. Par ailleurs, le Luxembourg dispose de réseaux pour la collecte sélective des différentes fractions valorisables des déchets qui sont déjà bien développés avec des taux de valorisation importants. Citons dans ce contexte les centres de recyclage, les collectes de porte-à-porte de différentes fractions de déchets, les actions de la SuperDrecksKëscht, etc.

Par ailleurs, les décharges du SIDEC et du SIGRE disposent d’infrastructures permettant le prétraitement des déchets pour réduire la quantité des déchets municipaux biodégradables à déposer. Ainsi, les décharges sont conformes à la directive européenne n° 1999/31/CE concernant la mise en décharge des déchets.

Considérant le fait que la part des déchets municipaux mis en décharge au Luxembourg est déjà relativement faible, considérant également qu’il existe déjà des structures bien développées pour la collecte sélective des déchets en vue de leur valorisation, le gouvernement n’entend pas prendre des mesures spécifiques nouvelles dans la seule expectative d’une nouvelle directive sur la gestion des déchets. Il est plutôt envisagé de renforcer les mesures actuellement existantes, ceci notamment par le biais de la révision du plan général de gestion des déchets. Cette révision aura lieu au cours de l’année 2006.

Zréck