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Monsieur le Président,
Nous avons l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 80 du règlement de la Chambre des Députés, nous souhaitons poser une question parlementaire à Madame la Ministre de la Santé.
Récemment, un article dans le “Spiegel” a attiré notre attention en ce qui concerne les présentations et facilités d’accès aux alcools dans les commerces. Le journaliste y critique le manque de courage politique en Allemagne concernant les règlementations plus restrictives de la vente.
Le Luxembourg fait partie des pays à haute consommation d’alcool qui, d‘après une étude du European Health Interview Survey 2017 (EHIS), se situe au-dessus de la moyenne européenne.
Dans le programme gouvernemental de 2013 il est écrit: « Le Plan National Alcool sera mis en œuvre. » Selon nos informations, une équipe d’experts aurait travaillé pendant des années à un plan prévu pour la période de 2016 à 2020, qui ne nous a pas été présenté à cette date. « L’essentiel » rapporte dans un article du 13 avril 2018 que Madame la Ministre de la Santé envisagerait de limiter la publicité en matière d’alcool.
La prévention surtout chez les jeunes nous semble être un sujet qui mériterait d’être approfondi. Le repérage et le dépistage des comportements d’abus et de dépendance, quel que soit le motif initial du recours au système de soins, devrait de même être un des objectifs principaux d’une politique de santé nationale. Les personnes et les groupes à risque devraient être ciblés et pouvoir profiter d’interventions précoces.
Les patients pour qui une conduite addictive a été identifiée nécessitent un bilan, une orientation médico-psycho-sociale et une prise en charge spécifique pour réduire les risques liés à leur consommation aux fins d’organiser un sevrage et/ou de prévenir la rechute. Or, de tels soins dits « addictologiques » restent trop peu développés dans nos hôpitaux, et on ne se limite fréquemment qu’au traitement des complications.
À titre d’exemple, les jeunes en intoxication sont souvent uniquement accueillis aux services des urgences et regagnent leur domicile sans que le problème d’un abus ou d’une dépendance ne soit suffisamment abordé par une équipe qualifiée. Ce manque d’offre de soins addictologiques existe dans beaucoup de pays: pour y remédier, la France a par exemple, depuis le début du millénaire, multiplié ses services d’addictologie et d’équipes de liaison en soins addictologiques (ELSA) dans quasi tous les hôpitaux français.
Devant ce problème de santé publique qui concerne donc de nombreux citoyens de notre pays, nous aimerions poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Santé:
- Quelles sont les raisons pour lesquelles le « Plan d’Action Luxembourgeois contre le Mésusage de l’Alcool » (PALMA), élaboré depuis 2016 et qui donne des recommandations globales pour mieux prendre en charge les problèmes de santé liés à l’alcool, n’est-il toujours pas publié?
- Quelles sont les mesures de prévention et de dissuasion que le Gouvernement entend faire intervenir? Quelles seront les possibilités de détection précoce et de prise en charge ambulatoire?
- La nouvelle loi hospitalière a-t-elle prévu assez de places dans des services d’addictologie, pour accueillir les patients qui pourraient profiter d’une prise en charge spécialisée? La même question vaut pour la réhabilitation des patients ayant subi un sevrage éthylique?
- Combien de patients concernés ont-ils recours à une prise en charge à l‘étranger?
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de notre très haute considération.
Martine Mergen Sylvie Andrich-Duval
Députée Députée
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