Une tribune libre de Isabel Wiseler-Lima, conseillère communale de la Ville de Luxembourg
Les élections sont finies – les tractations pas encore tout à fait. Les résultats et ce qui en est sorti ont passionné l’ensemble du pays qui a partagé un vrai moment de démocratie. Nous étions, pour ainsi dire, t o u s concernés. La préoccupation inhérente à l’obligation d’aller voter, l’acte de se déplacer, l’attente des résultats et enfin les interrogations sur les coalitions font que tous les habitants du pays ont vécu au même diapason pendant quelques jours et ceci quelles que soient leurs origines ou leur situation sociale, qu’ils soient homme ou femme, jeune ou âgé, qu’ils soient athées ou aient une religion. En somme un beau moment d’intégration – à tous égards.
N’est-ce pas alors, le meilleur moment pour lancer un appel à l’inscription sur les listes électorales ? Ceux qui ont le droit de vote, mais doivent pour l’exercer s’inscrire sur les listes électorales, sont sans doute ces jours-ci particulièrement sensibles à l’importance de l’acte de voter. Aussi voudrais-je inciter les autorités communales – malgré les chamboulements des temps présents – à faire un effort pour contacter les citoyens étrangers de leurs communes et appeler ceux-ci à s’inscrire sur les listes électorales.
Enfin, je voudrais que nous nous sentions concernés par un chiffre qui pourrait s’avérer préoccupant : celui des absents aux urnes. Dans la commune de Luxembourg, 18% des électeurs inscrits ne sont pas allés au bureau de vote. Oui, il y a le vote par correspondance, les personnes qui en raison de leur âge, de leur état de santé ou d’un autre empêchement ont choisi ou ont été obligées de s’abstenir de voter. Mais 18% me semble un chiffre bien élevé pour ne couvrir que les cas compréhensibles. Il faut une analyse et ne pas accepter de fermer les yeux sur ce qui est texte de loi. Voter est un acte civique important. Aussi, ne nous étonnons pas que la loi ne soit pas respectée quand nous agissons comme si elle n’avait pas à l’être. Ne nous étonnons pas si les incivilités se multiplient quand on fait semblant d’ignorer qu’elles existent. Il n’y a aucune raison pour accepter que le devoir de voter ne soit pas accompli – trop semblent avoir oublié que ce devoir est aussi un droit durement acquis.
Alors que les dernières coalitions se mettent en place, je voudrais finir en souhaitant à tous les élus une main juste dans l’exercice de leur mandat – surtout à ceux qui dans les majorités portent le poids d’une responsabilité accrue.
Isabel Wiseler-Lima,
conseillère communale de la Ville de Luxembourg