Réflexions de Monsieur le député Marcel Oberweis sur la croissance des émissions de CO2
Le développement durable représente la gestion rationnelle des ressources humaines, naturelles et économiques. Ce développement, devenu une constante durant les deux dernières décennies, se manifeste par plusieurs axes e.a. le respect de la biodiversité, la gestion rationnelle des ressources naturelles, la diminution de la production des déchets et avant tout la consommation d’énergie plus efficiente. Le dossier interconnecté énergie & environnement & biodiversité se trouve ainsi sur l’agenda de la discussion politique et les catastrophes dans le golfe du Mexique et de Fukushima ainsi que les troubles politiques dans le Nord de l’Afrique et le Proche Orient interpellent les décideurs. Ces défis ont amené les participants de la conférence de l’environnement mondiale de Cancun en décembre 2010 à lancer un appel urgent afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Force est de constater que les émissions de CO2 avec un niveau de 30,6 Gt en 2010 ont dépassé le record précédent enregistré en 2008 (29,3 Gt de CO2) de 5 %. Après la réduction en 2009 provoquée par les crises mondiales, les émissions ont augmenté suite à la reprise de l’économie mondiale, notamment dans les pays émergents. Ce record mondial historique constitue un sérieux revers pour la lutte contre le réchauffement climatique de la planète. L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a même déploré dans un communiqué que 80 % des émissions du secteur de l’énergie prévues pour 2020 sont d’ores et déjà acquises. Selon les estimations des scientifiques, les émissions de CO2 du secteur de l’énergie ne doivent pas dépasser 32 Gt en 2020, un défi de taille mondiale. Cette hausse est davantage plus alarmante en vue de limiter la hausse de la température de l’atmosphère à 2 degrés C par rapport à l’ère préindustrielle.
D’après les informations de l’AIE, les apports des vecteurs énergétiques à cet accroissement des émissions en sont: 44 % pour le charbon, 36 % pour le pétrole et 20 % pour le gaz naturel. Concernant la répartition géographique, 40% des émissions proviennent des pays de l’OCDE, responsables que pour 25% de la hausse. Les pays émergents, notamment les pays du groupe BRIICS avancent à pas de géants dans la pollution atmosphérique. Mais ne perdons pas de vue que les émissions par habitant restent dans ces pays encore loin en-dessous de celle des pays de l’OCDE (Inde 1,5 t CO2/hab et Chine 5,8 t CO2/hab).
Dans ce contexte ne perdons pas de vue que l‘Union européenne s’est prononcée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 de 20 % et ceci par rapport au niveau de 2005. Pour la période entre 1990 et 2012, elle a voulu réduire ses émissions de 8 % – en réussissant 17 %. Le Luxembourg s’était engagé de réduire ses émissions de 28 % durant cette période et n’a pu réaliser que 9 %. Selon la stratégie énergétique luxembourgeoise, la réduction devra se chiffrer à 20 % (8,64 mio t CO2) par rapport à 2005 (10,81 mio t CO2) dans le secteur économique (les ménages, les PMEs, le trafic et les immeubles).
Tenant compte que la demande mondiale d’énergie doublera d’ici à 2050, les pays industrialisés devront fixer leurs efforts sur l’augmentation de l’efficience énergétique et l’utilisation des sources d’énergies renouvelables. Ce changement de paradigme vers le développement durable nécessitera la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins de 50 % d’ici 2050. Ce n’est que par la 4ème révolution industrielle se basant sur les technologies énergétiques & informatiques que nous réussirons ce défi de taille globale.
Émissions de CO2: hausse record en 2010 (Agence Internationale de l’Energie Paris)