Les candidats ne sont pas encore connus, seul le DP a déjà dévoilé sa liste complète. Déi Gréng et le LSAP ont quant à eux déjà exposé leur programme. Pour autant la campagne préélectorale n’est qu’à ses débuts et les politiciens sont davantage préoccuppés par la crise économique que par les élections. La campagne électorale a proprement parier ne débute que le 7 mai, le jour de la dernière séance à la Chambre des députés. Il restera ensuite un mois aux principaux protagonistes pour lancer toutes leurs forces dans la bataille. Les mois qui précèdent cette date sont donc l’occasion pour les partis de dévoiler le nom de leurs candidats, de peaufiner leur programme et de mobiliser leurs troupes pour le jour J. Le CSV est le plus grand parti du pays avec plus de 10.000 membres. Marco Schank, secrétaire général, dévoile la stratégie adopté par le CSV.
En 2004, le CSV est sorti grand vainqueur des élections législatives avec 24 sièges sur 60 de pris. Difficile de faire mieux en 2009?
Notre résultat était en effet exceptionnel. Bien sûr que nous voulons gagner, mais je ne veux pas annoncer un objectif précis.
Vous faites partie de l’équipe qui s’occupe de la stratégie électorale de votre parti. Quel en est la démarche?
Dans le groupe de réflexion il y a François Biltgen en tant que président du parti, Paul Weimerskirch, le secrétaire, et moi-même en tant que secrétaire général. Nous nous rencontrons régulièrement pour définir les grandes lignes. Le travail est fait de concert avec une agence de communication, laquelle est la même qu’en 2004. Se joignent régulièrement à ce groupe, des personnes comme Jean-Louis Schiltz, Michel Wolter et Frank Engel. Leur expérience est un atout appréciable.
Et le rôle de Jean-Claude Juncker dans l’élaboration de la stratégie?
Toutes les décisions lui sont soumises et discutées au préalable.
On connaît déjà votre slogan, zesumme wuessen. Quel sera votre stratégie de campagne?
La préparation pour la campagne électorale, qui débute officiellement le 7 mai date de la dernière séance de la Chambre des députés, bat son plein. Après les élections communales de 2005, le CSV a continué l’initiative Mat Ierch am Gespraich. L’idée c’est d’aller à la rencontre des gens, de discuter avec eux des sujets qui les touchent. Nous avons gardé le concept et continué d’organiser des réunions. Lorsque je suis devenu secrétaire général du parti, mon idée était d’intégrer davantage les membres dans le travail de réflexion du parti. Parallèlement, nous avons cherché le contact avec le grand public.
Concrètement, nous avons organisé des fêtes locales en automne dans les quatre circonscriptions. Nous procédons en trois étapes. D’abord, il y a une campagne de bilan, lors de laquelle nous allons exposer le travail accompli par le gouvernement et nos membres au Parlement, puis une campagne où nous allons présenter les perspectives sans oublier la présentation des candidats. Dans ce contexte il est important de signaler que les candidats ne seront connus définitivement que le 8 février lors du dernier congrès de circonscription.
Le 29 mars se déroulera le congrès national lors duquel nous dévoilons notre programme.
Allez-vous encore une fois organiser un »Juncker on tour«?
Comme en 2004, Jean-Claude Juncker se déplacera dans toutes les régions du pays. Le concept «Juncker on tour« avait connu un tel succès en 2004 qu’il était impossible de ne pas le reconduire. Pour l’instant, quatre réunions sont prévues, même si les dates ne sont pas encore fixées. En tout, il y en aura une dizaine de réunions.
Pour essayer de convaincre les électeurs, le CSV semble miser davantage sur le contact direct que les nouveaux médias. L’exemple américain ne vous a donc pas inspiré?
Notre site Internet a été relooké il y a un an. Il est régulièrement remis à jour. Le site est interactif, ce qui est primordial pour les nouveaux médias. Une étude qui a été réalisée après les élections de 2004 a montré que les générations qui votent pour la première ou la deuxième fois dans leur vie n’utilisent que peu les médias traditionnels pour s’informer. Nous avons donc réagi en conséquence.
Par contre, peu de vos candidats sont sur Facebook, un outil qui a montré son impact lors des élections américaines.
Nous sommes un parti populaire. Il est très important pour nous de privilégier le contact direct. Ce contact avec les gens est très essentiel. Contrairement aux Etats-Unis, où tout se joue via les médias, le Luxembourg est bien trop petit pour négliger ce côté relationnel. Les réunions d’informations permettent également de prendre le pouls chez les gens et de mieux faire passer nos idées. En ce qui concerne l’outil Facebook, je reste sceptique. En vous inscrivant, vous dévoilez une partie de votre vie privée. Je préfère le contact direct et une discussion en tête à tête. L’avantage du Luxembourg c’est que c’est justement facile d’entrer en contact avec quelqu’un.
Les autres partis ne chôment pas non plus. Vous suivez leurs actions?
Nous regardons moins ce que font les autres que ce que" nous faisons nous-même. Notre stratégie n’a pas été élaborée en fonction de nos adversaires. J’ai parfois l’impression que les autres nous copient mais bon c’est pas grave.
En 2004, une charte a été signée entre les partis politiques notamment en ce qui concerne le budget à ne pas dépasser. Une pareille action est également prévue cette fois-ci?
Oui, des pourparlers ont déjà eu lieu. De toute façon, je ne crois pas que se serait le moment de faire exploser les budgets. Ce serait mal perçu par la population, ce n’est donc dans l’intérêt de personne.
Source: La Voix du Luxembourg, 30 janvier 2009, Marc Vanacker