Ne dites plus Mediaport Luxembourg… De retour de la mission de prospection qu’il a menée aux Etats-Unis, le ministre des Communications Jean-Louis Schiltz a présenté le nouveau sigle de promotion du secteur des technologies de l’information et des communications. Par Nadia Di Pillo, Luxemburger Wort
Longtemps, à savoir pendant une quinzaine d’années, Mediaport Luxembourg était la marque destinée à promouvoir le Grand-Duché comme site privilégié pour les activités dans les secteurs des médias et des technologies de l’information. Une économie très axée sur le secteur des médias et de l’audiovisuel. Ce temps-là est aujourd’hui révolu.
Désormais, Luxembourg for ICT a supplanté Mediaport Luxembourg. Un changement d’appellation initié sous la houlette du ministre des Communications Jean-Louis Schiltz. «Aujourd’hui, le secteur s’est considérablement élargi», commente le ministre. Les technologies de l’information et des communications ont évolué rapidement ces dernières années. De nombreuses sociétés de renom se sont installées au Grand-Duché: AOL, Amazon, ebay, Digital River, Huawei, Vodafone, pour ne citer que quelques-unes. Le ministre a constaté que «le Grand-Duché dispose désormais d’un secteur solide». Qui plus est, le marché représente pas moins de 300 millions de recettes de TVA par an.
Ce changement a nécessité une marque de promotion «plus conforme à la réalité», explique le ministre. Mais contrairement au centre financier, qui s’est doté d’une véritable agence de promotion pour sa place financière, le ministre des Communications s’est contenté d’un nouveau sigle pour mener sa nouvelle politique de promotion. «Il ne s’agit pas d’une agence ni d’une nouvelle administration. Les personnes sont les mêmes, le seul changement est la création d’un sigle plus conforme à la réalité», explique Jean-Louis Schiltz, tout en ajoutant qu’il s’est fortement inspiré de «Luxembourg for Finance».
C’est sous ce nouveau sigle que le ministre des Communications a effectué la semaine dernière une mission de prospection aux Etats-Unis dans le domaine des communications électroniques. Dans le cadre de cette visite, le ministre s’est rendu dans huit entreprisesphares du secteur, dont trois sont déjà installées à Luxembourg (ebay, Apple, Current TV). Le ministre a souligné que des discussions étaient actuellement en cours avec trois entreprises potentielles qui voudraient s’établir au Luxembourg. Des discussions seraient même très avancées avec l’une de ces sociétés. L’attractivité du Luxembourg repose, selon lui, sur plusieurs facteurs: les technologies et les infrastructures présentes sur le territoire, les compétences disponibles au Grand-Duché et la situation centrale du pays. Sans oublier la fiscalité en matière de propriété intellectuelle qui constitue un avantage compétitif certain. Ainsi, les revenus générés par les droits d’auteur, les brevets, les marques ou les dessins sont exonérés à hauteur de 80 %. Une redoutable arme fiscale que le ministre souhaite promouvoir davantage lors des prochaines missions.
L’après 2015
Si le Luxembourg est l’un des premiers sinon le premier pays de l’Union européenne à mettre en place un cadre fiscal favorisant ce genre d’activités, il faut dire aussi que ce régime fiscal ne court que jusqu’en 2015. A partir de cette date, c’est le principe du pays du consommateur qui devrait s’appliquer en matière de fiscalité. Or, «ce principe n’est pas dans l’intérêt du consommateur et il n’est pas de nature à favoriser le développement des PME», estime Jean-Louis Schiltz.
Le ministre a assuré qu’il allait défendre ses arguments dans le cadre du rapport de la Commission européenne prévu en 2014. Il s’agit d’une question primordiale pour le Luxembourg, même si les entreprises ne tiennent pas uniquement compte du critère fiscal pour venir s’implanter au Grand-Duché…
Pour en savoir plus: http://www.mediacom.public.lu/ ou www.luxembourgforict.lu
Source: Luxemburger Wort, 27. janvier 2008, Nadia Di Pillo