Yes we can…

Avec l’élection de Barack Obama comme 44e président des Etats-Unis, l’espoir de voir changer les choses s’est propagé à travers le monde. Les attentes sont énormes, le pouvoir du nouveau président ne sera pas illimité, mais au moins l’espoir s’est réinstallé dans le coeur des gens. La chronique d’Erna Hennicot-Schoepges au Jeudi, 13 Novembre 2008

En finir avec les guerres, les malhonnêtetés, les discriminations, construire un monde plus juste, de partage équitable, peut-on attendre tout cela d’un seul homme? En outre du leader de la superpuissance, à laquelle il doit redonner sa fierté! Les chantiers sont nombreux, Obama aura aussi besoin de l’Europe pour apaiser les conflits au Moyen-Orient, en Irak, en Afghanistan…. 

L’Europe, c’est aussi la Russie. C’est le stationnement des missiles de l’Otan, la décision d’une nouvelle course aux armements et d’une politique de la défense à la guerre froide? Ce sera le choix de l’avenir de l’Otan et bien sûr celui de la défense européenne! 

En pleine crise économique, le président se verra confronté à de nombreux défis. Les temps ne sont guère propices à la mise en place de systèmes de sécurité sociale à «l’européenne». Toujours est-il que la confiance et la fierté des américains semblent renforcées par la victoire de cet homme charismatique. Le «yes we can» est devenu le moteur de la relance, encore faut-il trouver ce qui en vaut la peine! 

Européens trop frileux

Ce slogan ferait aussi du bien aux Européens. Ne sont-ils pas devenus trop frileux, enveloppés dans la sécurité éphémère de «l’État providence», dorlotés par des assurances tous azimuts, gavés de droits a la vie facile? Et leurs dirigeants plus occupés au maintien du pouvoir, qu’à la solution des problèmes? 

L’Union européenne divisée par des querelles de clochers ne sera pas le meilleur partenaire pour les États-Unis d’Amérique. Un apprentissage reste à faire de part et d’autre. Le patriotisme à l’américaine, entraînant 80 % de la population aux urnes, avec des effusions de sentiments devant les caméras serait impensable sur notre continent. 

Par contre le bien-être de l’individu, sa protection sociale, ses droits à la diversité linguistique et culturelle seraient des exemples de bonne gouvernance à imiter de l’autre côté de l’Atlantique. 

Dès son premier discours Barack Obama a confirmé son souci du changement climatique, un dossier qui le rapprochera des positions de I’UE. 

En tout cas, le dynamisme affiché par les nouveaux locataires de la Maison-Blanche communique une confiance bénéfique en la capacité de réussite à force d’y croire. Yes we can… 

Erna Hennicot-Schoepges, Le Jeudi, 13 novembre 2008