Le ministre Jean-Louis Schiltz a représenté le Luxembourg à la conférence de la FAO (l’organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Rome. Dans l’introduction de son discours il a remarqué que notre pays a augmenté d’au moins 50 % cette année l’enveloppe budgétaire destinée à ses programmes d’aide alimentaire dans ses pays partenaires d’Afrique de l’Ouest, avec un accent particulier sur les programmes de «School feeding».
Dans la perspective du long terme il a énuméré cinq idées maîtresses axées surtout sur l’agriculture. «Il faut avant tout investir concrètement dans l’agriculture des pays en développement et ce de manière multifonctionnelle et durable, en accordant une priorité à la sécurité alimentaire et un rôle clé à la biodiversité.
L’agriculture doit tout d’abord permettre aux populations rurales de subvenir à leurs propres besoins, elle doit ensuite leur permettre de mettre sur pied une activité génératrice de revenus. Il s’agit de faire revivre l’agriculture là où elle a disparu et de la développer là où elle n’a jamais existé.»
Le ministre de la Coopération et de l’Action humanitaire a aussi estimé que «chaque continent, chaque région du monde doit avoir le droit d’organiser son agriculture comme il ou elle l’entend» et que c’est «une question de sécurité alimentaire mais aussi une question de souveraineté alimentaire». Comme l’a déjà fait le Premier ministre Jean-Claude Juncker dans un récent discours, M. Schiltz a dénocé le comportement criminel des spéculateurs: «Il nous faut aussi fermement dénoncer la spéculation boursière sur les produits agricoles de base: Spéculer sur ces produits – lorsqu’en même temps des milliers de personnes meurent de faim – est clairement inacceptable.» Une nouvelle approche est nécessaire en matière de biocarburants. «Des critères de durabilité doivent être mis en place et – dans le doute – c’est toujours l’approvisionnement en aliments de bonne qualité qui doit avoir la priorité sur toutes autres considérations.» Le dernier volet du discours était consacré aux enjeux climatiques et ceux du développement.
Pour conclure, le ministre a promis que le Luxembourg est prêt à continuer ses efforts dans le cadre de l’aide au développement et signalé que l’aide publique au développement a atteint 0,92 % du revenu national brut en 2007.
Source: Luxemburger Wort, 5 juin 2008 (al)