La question parlementaire des honorables Députés Mme Françoise Hetto et M. Marcel Oberweis relative à la maladie du botulisme chez l’animal appelle la réponse suivante qui s’appuie sur les informations reçues de la part du Ministère de la Santé pour ce qui est des éléments relatifs au botulismechez l’homme:
Le botulisme est une grave maladie toxi-infectieuse, essentiellement d’origine tellurique et alimentaire commune à l’homme et à de nombreuses espèces animales. La maladie se caractérise cliniquement par un syndrome neuro-paralytique (paralysie flasque des muscles locomoteurs) évoluant en général rapidement vers la mort.
La spécificité à l’égard du germe du botulisme « Clostridium botulinum » est que son pouvoir pathogène réside dans la production d’une toxine exogène susceptible de provoquer une véritable intoxication de l’animal contaminé. Actuellement 6 types de toxine botulinique sont connus. La forme végétative du bacille est d’autre part à même, dans des conditions de survie contrariantes, de produire des spores dont la résistance aux facteurs externes explique la pérennité de ce germe dans certaines régions.
Dans les conditions naturelles, la maladie affecte de nombreuses espèces animales domestiques ou sauvages, notamment les herbivores et à un degré plus faible les oiseaux.
Dans certaines régions, telle Sahel en Afrique et le Texas aux Etats-Unis, le botulisme apparaît comme une maladie enzootique due au pica, c’est-à-dire à l’ostéophagie et à la sarcophagie, le pica étant lui-même favorisé par l’aphosphorose. Dans nos régions, le botulisme est une maladie plutôt rare se produisant par la contagion indirecte, c’est-à-dire l’ingestion de substances imprégnées de la toxine, comme l’eau de boisson, les aliments d’origine animale ou végétale, le fourrage ou les grains contaminés ou souillés par les cadavres de petits animaux, tels les rongeurs.
Exceptionnellement, la maladie peut être contractée lors d’une blessure souillée par le bacille du botulisme sécrétant la toxine. Cette forme est connue notamment pour l’espèce équine.
La variante du botulisme connu chez l’homme sous la forme « viscérale », qui est rencontrée avant tout chez le nourrisson ayant ingéré des spores se développant en bacilles avec production de la toxine, n’est pas décrite pour les espèces animales bien que théoriquement elle ne peut pas être exclue.
Les cas de botulisme détectés au Luxembourg sur les animaux sont rares, voire exceptionnels, ceci d’autant plus que pour un cas isolé le diagnostic clinique n’est pas toujours évident. Un foyer spectaculaire a été décrit il y a plusieurs années sur une exploitation luxembourgeoise entraînant la mort de 24 bovins, suite à l’ingestion d’ensilage contaminé.
A noter que durant les dernières années, aucun cas de botulisme chez l’homme n’a été notifié dans notre pays. Les thérapies préconisées contre le botulisme sont les traitements symptomatiques sous la forme de tonifiants généraux et le traitement spécifique reposant sur la sérothérapie antitoxique instituée précocement.
La protection préventive de l’animal réside essentiellement dans le fait:
– d’assurer une bonne préparation et une bonne conservation des ensilages et des fourrages;
– de protéger les réserves de grain, de fourrage et les points d’eau de la pollution contre les cadavres des rongeurs;
– d’éviter l’utilisation de fourrages souillés par les cadavres de petits animaux;
– d’éviter les pâturages marécageux;
– de lutter contre la carence en phosphore et le pica par une supplémentation des aliments avec un complément minéral vitaminé enrichi en phosphore.
En zone d’enzootie, tels le Sahel et le Texas, une immunisation active, c’est-à-dire une vaccination par l’utilisation de l’anatoxine botulinique, dotée d’une durée d’activité d’un an, est propagée.
En cas d’apparition de la maladie du botulisme bovin, le Gouvernement prendra recours aux mesures préventives énoncées ci-dessus et aux mesures thérapeutiques spécifiques conseillées par les experts vétérinaires.