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Monsieur le Président,
Par la présente, j’ai l’honneur de vous informer que, conformément à l’article 75 du Règlement de la Chambre des Députés, je souhaiterais poser une série de questions à Monsieur le Ministre de la Santé concernant l’hyperactivité et le déficit d’attention chez les enfants et les adultes.
Le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité est un trouble neurologique, souvent héréditaire, qui est très difficile à diagnostiquer. Toute une série de critères bien définis doivent être remplis avant que l’on puisse parler de trouble de l’attention.
Selon les estimations, environ 5% des enfants européens seraient touchés par ce trouble avec une prééminence de garçons. Outre à faire preuve de difficultés de concentration et d’impulsivité, voire d’un excès d’énergie en cas d’hyperactivité, ces enfants ont souvent des problèmes pour se contrôler de même qu’ils ont du mal à planifier, organiser et réaliser des activités humaines complexes. Un tel comportement rend difficile, voire impossible toute intégration à l’école et plus tard dans la société.
Il est dès lors important de bien comprendre cette maladie afin de pouvoir la traiter correctement. Or, déjà au niveau de la connaissance de la maladie on constate que beaucoup de médecins méconnaissent celle-ci et ont des difficultés à diagnostiquer correctement un trouble de l’attention. Une des raisons en est que la formation initiale des médecins ne comporte à l’heure actuelle aucune formation relative à ces troubles neurologiques.
Il s’en suit que la plupart des enfants hyperactifs ne sont pas diagnostiqués ou le sont tardivement à l’adolescence, voire à l’âge adulte. Malgré un pourcentage important d’enfants concernés, la maladie est et reste en effet mal connue tant des parents que des professionnels (médecins, instituteurs, professeurs et assistants sociaux).
On associe en général l’hyperactivité aux enfants, oubliant que ces enfants deviennent un jour des adultes qui peuvent continuer à souffrir de troubles de l’attention notamment s’ils n’ont jamais été suivis lors de leur enfance ou adolescence. Il est reconnu que 30 à 70 % des enfants, ayant un diagnostic de déficit d’attention avec ou sans hyperactivité, continuent de présenter des symptômes de la maladie à l’âge adulte. Mais les troubles de l’attention ne sont pas propres à l’enfance. Toutes les générations peuvent en être atteintes. Selon des études récentes, 2 à 3 % de la population adulte semble être atteinte de cette maladie.
S’il existe des places de thérapies pour les enfants présentant de tels troubles comportementaux, celles-ci sont néanmoins limitées de sorte que la demande dépasse de loin l’offre. A cela s’ajoute le fait que les personnes adultes, contrairement aux enfants, ne sont nullement encadrées. En effet, selon mes informations, il n’existerait à ce jour aucune possibilité de thérapie pour les personnes adultes au Luxembourg. Ces personnes sont obligées de se rendre à l’étranger.
Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de la Santé :
• Le gouvernement a-t-il connaissance de la problématique susmentionnée?
• Le Ministre ne pense-t-il pas qu’une sensibilisation plus intense des médecins à cette problématique serait la bienvenue ? Dans l’affirmative, par quels moyens une telle sensibilisation pourrait-elle être envisagée ?
• Le Ministre peut-il confirmer l’absence de structures spécialement adaptées pour accueillir les personnes adultes souffrant d’hyperactivité ? Dans l’affirmative, quelles sont les mesures envisagées par le gouvernement en vue d’améliorer l’encadrement des personnes adultes concernées ?
Ali Kaes
Député