Quels sont les objectifs nationaux en matière d’énergie éolienne?

Le député Laurent Mosar interpelle le Ministre de l’Environnement en matière d’énergie éolienne, et sur sa rentabilité en particulier.
Monsieur le Président,

Conformément aux articles 75 et 76 du règlement de la Chambre des Députés, j’ai l’honneur de vous informer que je désire poser une question à Monsieur le Ministre de l’Environnement.

A l’issue de la conférence de Kyoto en 1997, la majorité de la communauté internationale a décidé de réduire les émissions de gaz à effet de serre, en promouvant notamment les énergies renouvelables, dont l’énergie éolienne. L’Europe des 15, puis des 25 s’est fixée des objectifs ambitieux en la matière. En vertu de la directive 2001/77/CE1, tous les Etats membres ont adopté des objectifs nationaux concernant la part de l’électricité produite à partir de sources d’énergie renouvelables. Compte tenu des mesures qui ont été mises en place, la Commission estime que l’on est en bonne voie d’atteindre 10% d’énergie produite à partir de sources d’énergie renouvelables dans l’UE en 2010. Selon les informations de la Commission européenne, le secteur européen en la matière détient 90 % du marché mondial de l’équipement d’énergie éolienne. Des pays comme l’Espagne, le Danemark et l’Allemagne disposent à eux seuls de 84% de la capacité de production européenne.

C’est précisément en Allemagne, qu’une étude récente fait des vagues dans le monde politique et économique. La ” Bundesagentur für Energie ” (dena) vient de finaliser un document fort de 500 pages, selon lequel la rentabilité de l’énergie éolienne ainsi que les objectifs que le gouvernement allemand s’est fixés sont profondément remis en question. C’est notamment la question de l’alimentation du réseau électrique par de l’énergie éolienne et les répercussions budgétaires et techniques en résultant qui semblent être au centre des préoccupations des experts allemands de la dena. L’étude est largement commentée dans l’édition n°4/2005 de l’hebdomadaire “DER SPIEGEL”, dont ci-après quelques extraits:

“Um die von der Bundesregierung bis zum Jahr 2015 geplante Ökostrommenge überhaupt in das deutsche Stromnetz einspeisen zu können, wäre laut Studie nämlich ein weiterer finanzieller und technischer Kraftakt notwendig. 845 Kilometer gewaltiger Hochspannungsstrassen müssten in den nächsten Jahren für 1,1 Milliarden Euro gebaut werden, um die in der gesamten Republik aus dem Boden schiessenden Windparks eingliedern zu können. Trotz erheblicher Investitionen in verbesserte Techniken können Risiken für die Stromversorgung nicht vollständig ausgeschlossen werden. Die durch Windenergie eingesparte Menge des klimaschädigenden Gases CO2 könnte mit anderen Massnahmen billiger erreicht werden. Die Kosten, die Verbraucher für den Ökostrom bezahlen müssen, liegen deutlich höher als bisher angenommen.?

Sans vouloir mettre en question l’utilité, voire la nécessité des énergies renouvelables, il se pose toutefois toute une série de questions en la matière, compte tenu du fait qu’une telle étude a été réalisée dans un pays jusqu’ici précurseur dans le secteur. Dans le rapport sur les progrès accomplis par les Etats membres au niveau national, la Commission européenne déplore que pour l’Italie et le Luxembourg, des chiffres relatifs aux mesures et objectifs en matière d’énergies renouvelables ne soient pas disponibles, alors que le site Internet du Ministère de l’Environnement informe d’une façon très vague que “le gouvernement s’est fixé comme objectif d’augmenter substantiellement la part des sources d’énergie renouvelables dans la consommation finale d’énergie. Cet objectif est à mettre en relation étroite avec l’engagement du Luxembourg à ramener entre 2008 et 2012 ses émissions de gaz à effet de serre à 72% de ce qu’elles étaient en 1990 (Protocole de Kyoto).” Il en va de même pour le rapport d’activité 2003 du Ministère de l’Environnement ainsi que pour l’accord de coalition d’août 2004, dans lequel le détail sur les objectifs nationaux, le poids de l’énergie éolienne dans le mix des énergies renouvelables et les implications techniques, environnementales et budgétaires fait défaut.

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de l’Environnement:

1. Quels sont les objectifs nationaux en matière d’énergie éolienne?2. Quel est la quote-part de l’énergie éolienne dans le mix des énergies renouvelables au Luxembourg?

3. Combien y a-t-il d’éoliennes sur le territoire luxembourgeois? Est-il prévu d’installer d’autres éoliennes, voire de parcs d’éoliennes?

4. Quel est l’impact budgétaire de ces mesures envisagées dans le court et moyen terme?

5. Est-ce que le gouvernement luxembourgeois a rencontré les mêmes problèmes que ceux évoqués dans l’article de presse susmentionné?

Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de mes sentiments distingués.

Laurent MOSAR

Député

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