Jean-Louis Schiltz, Secrétaire général: “Ne rien faire et poursuivre l’évolution telle que nous la connaissons actuellement n’est pas une alternative pour nous”
Déficit budgétaire, baisse de la compétitivité, chômage structurel, le CSV a dressé hier un diagnostic des problèmes auxquels le Grand-Duché est confronté et pour lesquels il s’agira de trouver des réponses.
«Il faut d’abord comprendre la maladie, pour trouver ensuite le bon médicament», a estimé d’emblée le président du CSV, François Biltgen.
Certes, la situation économique du pays est encore confortable. Avec 4,5 % de croissance par an et une troisième position au sein de l’Union européenne, le pays n’a pas à rougir. Pourtant, plus de la moitié de cette croissance provient du secteur financier, soumis, on le sait, à des variations conjoncturelles. Le Grand-Duché a surtout un problème de déficit budgétaire, a rappelé François Biltgen. Ce déficit représente 1,9 % du PIB en 2005.
«Le déficit n’est pas dû à un problème de recettes, mais à un excès de dépenses». Évoquant un malentendu dans l’opinion publique, François Biltgen a souligné «qu’il ne s’agit pas de boucher des trous, mais de trouver des pistes pour se doter d’un budget sain dans la durée».
Pour assurer la compétitivité du pays et créer de nouveaux emplois, «nous avons besoin d’un équilibre budgétaire», a estimé de son côté Michel Wolter avant d’ajouter que «cela n’est pas synonyme d’austérité ou de suppression, mais de changement». D’après lui, on ne pourrait pas poursuivre avec la logique budgétaire des années 1999-2001 qui était basée sur une croissance de l’ordre de 9 à 10 % et sur la création de 10 000 à 12 000 nouveaux emplois.
Des pistes à discuter lors de la tripartite
Dans quels domaines faudra-t-il intervenir prioritairement? Le CSV est resté muet à ce sujet, expliquant qu’il appartiendra à la tripartite de trouver des solutions. Le budget de l’éducation, en tout cas, ne sera pas réduit, bien au contraire. «Les dépenses pour la recherche et l’éducation seront doublées d’ici 2009», a souligné François Biltgen. Ce dernier a poursuivi en expliquant qu’il faudra s’attaquer notamment aux automatismes budgétaires. «5,1 % de l’augmentation du budget sont liés à des automatismes, a-t-il expliqué. 65 % de tous les postes budgétaires sont indexés. Cela concerne de nombreux domaines, que ce soit la politique sociale ou l’indexation salariale. Or, nous devons nous poser la question de savoir si nous voulons maintenir tous ces automatismes».
L’indexation salariale sera également un sujet de discussion au cours des prochaines réunions tripartites, a dit François Biltgen, avant d’ajouter que tous les partenaires étaient d’accord sur ce point.
Le secrétaire général du parti, Jean-Louis Schiitz, a assuré de son côté que les réformes seront abordees dans la sérénité. Elles se feront par ailleurs dans le respect des principes de base du parti, notamment des valeurs sociales. «Ne rien faire et poursuivre l’évolution telle que nous la connaissons actuellement n’est pas une alternative pour nous», a-t-il résumé.
Source: Le Quotidien, 7 avril 2006, journaliste Nadia Di Pillo