Le député du CSV Marcel Glesener: «Le Luxembourg continuera de pratiquer une politique d’immigration reposant en premier lieu sur la venue de citoyens communautaires, comme cela est d’ailleurs logique dans le contexte du principe de préférence communautaire qui s’applique en matière d’emploi.»
Le Grand-Duché fut pays d’émigration des siècles durant, quand les réalités économiques de ces contrées étaient telles que des milliers de Luxembourgeois quittaient leur patrie pour aller à la recherche d’un avenir meilleur ailleurs. Depuis l’avènement de l’industrie sidérurgique au sud du pays, à partir de la fin du IXXe siècle, cet état des choses s’est alors inversé: le Luxembourg est devenu terre d’immigration, accueillant sur son territoire et dans sa société des travailleurs étrangers et leurs familles, qui représentent aujourd’hui presque 40 pour cent de la population totale du Grand-Duché. Et le Luxembourg restera une terre d’immigration!
- Les principaux accents de la politique
La Chambre des députés a adopté un rapport exhaustif sur le phénomène et la politique de l’immigration il y a quelques semaines. Dans ce document, le Parlement luxembourgeois esquisse les lignes directrices d’une politique d’accueil future de concitoyens étrangers, une politique qui sera axée avant tout sur l’intégration dans et la cohésion d’une société luxembourgeoise à facettes multiples. Les principaux accents de la politique proposée sont les suivants:
Le Luxembourg continuera de pratiquer une politique d’immigration reposant en premier lieu sur la venue de citoyens communautaires, comme cela est d’ailleurs logique dans le contexte du principe de préférence communautaire qui s’applique en matière d’emploi. En outre, le pays continuera, dans la mesure des besoins de son économie, de se doter d’accords de main-d’œuvre avec certains pays ayant vocation à intégrer l’Union européenne.
- L’apprentissage de la langue luxembourgeoise
A l’avenir, l’apprentissage de la langue luxembourgeoise sera largement favorisé par les pouvoirs publics, afin de faciliter l’intégration dans une société dont le luxembourgeois est et reste le principal vecteur de communication, notamment politique. Il ne saurait y avoir participation sociale et politique efficace des concitoyens étrangers sans maîtrise adéquate de la langue nationale. Dès lors, l’offre de cours de luxembourgeois sera sensiblement augmentée, et le gouvernement étudiera la possibilité de l’instauration d’un « congé linguistique » respectivement de cours de luxembourgeois dans le cadre des horaires de travail.
La plupart des partis politiques du pays, et notamment la CSV, sont en faveur de la nationalité multiple. Nous abrogerons dès lors la disposition légale interdisant à l’heure actuelle le maintien de la nationalité d’origine en cas d’acquisition de celle luxembourgeoise. De cette manière, nous permettrons à de nombreux concitoyens étrangers d’acquérir notre nationalité sans devoir renoncer à leur citoyenneté d’origine, et partant à leurs racines.
- Une conception commune de l’identité luxembourgeoise
Il sera procédé à un regroupement des compétences politiques en matière d’immigration afin de garantir une coordination optimale entre administrations et autres instances servant de relais entre les immigrés et l’Etat luxembourgeois. De cette manière, les immigrés pourront bénéficier d’un accueil amélioré, ainsi que d’une guidance appropriée dans leurs démarches d’installation et d’intégration au Luxembourg.
Finalement, des cours de langue, d’histoire et de culture luxembourgeoise seront créés dont la fréquentation deviendra obligatoire à l’adresse des personnes souhaitant se naturaliser Luxembourgeois. Afin de maintenir l’homogénéité de la société luxembourgeoise, il est important que les titulaires de la nationalité soient attachés aux mêmes idéaux et valeurs, et aient une conception commune de l’identité luxembourgeoise. A cette fin, de véritables cours d’intégration seront conçus.
Marcel Glesener, député
Président de la Commission spéciale «Immigration»