«On ne peut pas acheter une personne!»

Le 25 septembre. Utopolis accueille un colloque-projection consacré au problème universel de la traite des femmes. Contexte, enjeux et perspectives, Marie-Josée Jacobs, Ministre de la Promotion Féminine, hausse le ton. (Graffiti 23.09.2003)

Le Ministère de la Promotion Féminine et l’Ambassade de Suède invitent au colloque: Regards sur la traite des femmes le 25 septembre 2003 à partir de 16.30 heures au Cinéma Utopolis-Luxembourg.

Si vous souhaitez participer à ce séminaire, inscrivez-vous par mail auprès du Ministère de la Promotion Féminine à l’adresse suivante, [email protected] (nombre de places limitées).

Graffiti: «On évoque, de plus en plus, l’émergence au niveau européen de réseaux de traite des femmes. Quel est le contexte dans lequel cette session intervient?»

Marie-Josée Jacobs: «Si l’on se réfère aux données de la Commission Européenne de novembre 2002, on peut affirmer que les réseaux de traite font franchir par les frontières internationales 700 000 femmes et enfants par an. Chaque année, ce sont ainsi 120 000 femmes et enfants qui sont introduits clandestinement en Europe occidentale vers les Etats membres de l’Union Européenne.»

Graffiti: «Et à l’échelon national?»

Marie-Josée Jacobs: «Il ne faut pas se le cacher, la prostitution existe toujours au Luxembourg, malgré le règlement de la capitale qui a considérablement contribué à la réduire. On peut simplement imaginer que le mode de fonctionnement a changé, que les réseaux se sont organisés différemment, avec par exemple le travail en appartement. Il faut savoir qu’avec le trafic des femmes, la marge dégagée est au moins aussi importante qu’avec la drogue ou les armes. Les réseaux sont très organisés, très imaginatifs. Ce sont de nouveaux systèmes qui se créent.»

Graffiti: «Quels sont les enjeux de cette manifestation?»

Marie-Josée Jacobs: «On souhaite rendre les gens attentifs au problème, les sensibiliser. La traite des êtres humains est une violation directe des droits fondamentaux de l’homme. Il faut que l’on se affirme que l’on ne peut pas acheter une personne!»

Graffiti: «Quelle cible espérez-vous atteindre?»

Marie-Josée Jacobs: «Le grand public. Ce problème nous concerne tous. Mais nous aimerions particulièrement atteindre les jeunes, ceux qui pourrait être la clientèle future. Il faut qu’ils prennent conscience de la situation de détresse de ces personnes. Tout le monde doit être informé.»

Propos recueillis par Alexis Juncosa. / Graffiti 23.09.2003