Soutenir l’intégration

Jean-Louis Schiltz, secrétaire général, l’invité du Land.

L’immigration au Luxembourg se caractérise par un double constat:

Premier constat: Le taux de la population non luxembourgeoise est élevé. Depuis les débuts de l’industrialisation à la fin du 19ième siècle, le Luxembourg a connu une suite quasi ininterrompue de vagues d’immigrations. En 2002, sur une population totale de 444.000 personnes, 167.000 furent des concitoyens étrangers, soit 37,6 pour cent.

Second constat: La communauté non-luxembourgeoise a enrichi la vie sociale et culturelle du Luxembourg. Sans l’apport de la main-d’œuvre étrangère, l’essor économique de notre pays n’aurait pas été possible.

De nouveaux défis

Toute une série de mesures ont soutenu par le passé l’intégration.

Ne citons à titre d’exemple que l’instauration des commissions consultatives pour étrangers au niveau communal, la création du conseil national pour étrangers ou l’introduction de l’éducation précoce qui compte parmi ses principaux objectifs aussi celui d’une meilleure intégration des enfants non-luxembourgeois dans notre système scolaire.

Face à de nouveaux défis en matière d’immigration -l’immigration sera plus hétérogène et il y aura un afflux croissant de ressortissants de pays non-communautaires-, il importe de lancer de nouvelles initiatives.

Dans ce contexte, la réforme de la loi sur la nationalité, votée par la Chambre des Députés en juillet 2001, constitue un grand pas en avant. En simplifiant les procédures pour devenir Luxembourgeois et en réduisant la durée de la résidence obligatoire au Luxembourg de dix à cinq ans, l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise a été facilitée de façon considérable.

Une autre réforme importante visant à promouvoir l’insertion politique et sociale des concitoyens étrangers vient d’être réalisée tout récemment, à savoir la réforme de la loi électorale. Le législateur a ramené la condition de durée de résidence pour les élections communales et européennes à cinq ans. L’innovation la plus importante a été cependant l’introduction au niveau communal de l’électorat actif au profit des concitoyens non-communautaires.

La double nationalité

Dans l’optique d’une meilleure intégration encore, l’introduction de la double nationalité devrait être la prochaine étape.

Le Parti Chrétien Social souhaite un débat public sur cette question.

La question de la double nationalité est étroitement liée à l’usage des langues au Luxembourg. Face à une immigration de plus en plus hétérogène, l’importance de la langue luxembourgeoise en tant que langue véhiculaire dans la vie professionnelle et la vie sociale ne va en qu’en augmentant. Il faut dès lors se donner les moyens nécessaires pour permettre à ceux qui ne maîtrisent pas la langue luxembourgeoise d’apprendre concrètement celle-ci.

Certes, certaines initiatives existent en ce domaine et il faut s’en féliciter.

Mais il faut aller plus loin encore et c’est dans ce contexte que le Parti Chrétien Social salue notamment l’introduction dans le budget 2003 d’un article ayant pour but de promouvoir la participation à des cours de langue luxembourgeoise.

Nous encourageons et appuyons le ministre de travail François Biltgen à réaliser ce projet.

Jean-Louis Schiltz

Secrétaire Général CSV