En date du mercredi 29 janvier 2003, Erna Hennicot-Schoepges, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a participé à la conférence nationale de lancement du 6ième programme-cadre européen de recherche et de développement technologique. La ministre a saisi l’occasion pour souligner l’importance de la R&D pour le développement et la diversification de l’économie.
Discours de la ministre de la Recherche Hennicot-Schoepges lors du lancement du 6e Pogramme Cadre de Recherche et de développement technologique
Intro
En date du mercredi 29 janvier 2003, Erna Hennicot-Schoepges, ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, a participé à la conférence nationale de lancement du 6ième programme-cadre européen de recherche et de développement technologique. La ministre a saisi l’occasion pour souligner l’importance de la R&D pour le développement et la diversification de l’économie.
Dans son récent rapport destiné au Conseil européen de printemps 2003, la Commission Européenne observe que les réformes mises en œuvre par les Etats membres de l’Union Européenne au cours des cinq dernières années en matière économique et sociale ont produit d\’importants progrès structurels. Ce rapport sur le renouveau économique, social et environnemental de l\’Union constate que l’objectif fixé lors du Conseil européen de Lisbonne, il y a trois ans, à savoir devenir au plus tard pour l’année 2010 l\’économie la plus compétitive du monde, reste à portée, mais que les efforts en cours devraient néanmoins être accélérés et mieux coordonnés pour pouvoir réaliser cet objectif.
Dans ce contexte, la Commission appelle les Etats membres à veiller à ce que l\’investissement dans la connaissance et l\’innovation ne soit pas négligé du fait de la conjoncture actuelle. De l’avis de la Commission, avis auquel nous pouvons tous souscrire, j’estime, ces investissements dans la connaissance et l\’innovation sont au contraire un élément crucial pour la croissance durable et soutenable, la création d\’emplois de qualité et l\’environnement.
Le projet de l’établissement d’un \”Espace Européen de la Recherche\” proposé en l’an 2000 par le Commissaire Philippe Busquin ainsi que le 6e programme cadre de recherche et de développement technologique de l’Union Européenne arrêté par le Conseil et le Parlement Européen sur proposition de la Commission Européenne répondent à la même logique.
Ce 6e programme cadre s’inscrit dans le contexte général de la mise en œuvre de la politique communautaire de R&D technologique. Développée de façon plus conséquente depuis le début des années \’80, celle-ci se donne comme principal objectif \”le renforcement des bases scientifiques et technologiques de l’industrie européenne, en vue d’assurer sa compétitivité internationale\”. Depuis, les programmes-cadres communautaires successifs ont fait leur preuve comme instrument efficace pour inciter les entreprises et les centres de recherche publics et privés à investir, à coopérer et créer davantage d’emplois dans le domaine de la R&D.
S’inspirant d’ailleurs des modalités et mécanismes du premier programme-cadre communautaire de recherche, la loi du 9 mars 1987 ayant pour objet la R&D a permis la mise en place d’un dispositif de recherche notable sur le plan national au Luxembourg. Sur la base de cette loi, nos trois centres de recherche publics actuels ont été créés et ont développé leurs compétences dans différents domaines.
Je me réjouis de la bonne participation luxembourgeoise aux différents programmes-cadres et surtout de l’augmentation rapide qu’elle a connue au cours des deux derniers programmes. Il y a lieu de souligner particulièrement la bonne participation que les équipes de nos centres de recherche publics ont pu assurer dans ce contexte très sélectif, avec des taux de succès, en partie, largement au-dessus de la moyenne européenne, lors des appels aux propositions. Il s’agit maintenant d’assurer ces acquis et de consolider l’intégration de la communauté scientifique luxembourgeoise dans cette communauté internationale.
Telle est effectivement une des priorités poursuivies par le programme gouvernemental en cours en matière de recherche. Celui-ci s’articule autour de trois axes majeurs:
· la concentration des efforts nationaux en la matière sur un nombre limité de thèmes à potentiel évident de retombée nationale,
· l’accroissement substantiel des crédits budgétaires dans l’intérêt de la recherche publique,
· la promotion de la participation luxembourgeoise aux initiatives européennes et internationales de coopération scientifique et technologique.
Le bilan que l’on peut tirer aujourd’hui au sujet de la réalisation de ce programme s’annonce très positif, j’estime. Je citerais à cet égard:
· la mise en œuvre des six programmes prioritaires du Fonds National de la Recherche; permettez-moi au passage de noter la large convergence avec les priorités thématiques du 6e PCRD, alors que ces priorités nationales ont été retenues quelque six mois avant la proposition de la Commission,
· le triplement des crédits budgétaires pour la R&D publique qui sont passés de 11 M€ en 1999 à quelque 34 M€ pour l’exercice en cours,
· l’adhésion du Grand-Duché via le Fonds National de la Recherche à différentes organisations internationales, à savoir l’ESF, ERCIM et EUROHORCS; l’association plus étroite à l’Agence Spatiale Européenne, avec laquelle nous avons signé en 2000 un accord de coopération, est à l’étude, de même que l’adhésion du Grand-Duché au Laboratoire Européen de Biologie Moléculaire.
Concernant la mise à disposition de crédits budgétaires dans l’intérêt de la recherche, je peux vous assurer d’ailleurs que je continuerai à me battre en vue d’assurer la continuité de l’accroissement de ces dernières années, malgré la situation conjoncturelle actuelle. Je me considère appuyée en cette position non seulement par l’appel de la Commission que j’ai cité à l’entrée, mais également par les conclusions du Conseil Européen de Barcelone visant à porter, d’ici 2010, à 3% du PIB, l’ensemble des dépenses en matière de R&D et d’innovation, les 2/3 de ces investissements devant provenir du secteur privé.
L’Université de Luxembourg, dont la création ne va pas tarder j’ose espérer, va sans doute apporter des nouvelles impulsions en matière de synergie entre enseignement supérieur, recherche et innovation, le renforcement de cette synergie étant une autre priorité du programme gouvernemental.
J’espère également que, suite à la mise en œuvre de l’Université de Luxembourg, notre pays pourra également apporter sa contribution en vue d’une meilleure participation des femmes dans la recherche. D\’après des études récentes, à peine 50 000 des 500 000 chercheurs qui travaillent dans l\’industrie en Europe sont des femmes. Or, en 2000, les femmes représentaient 55 % de tous les diplômés de l\’enseignement supérieur dans l\’Union Européenne. Il est urgent d\’agir pour faire évoluer une culture obsolète de recrutement et d\’évolution de carrière dans le secteur de la recherche, de manière à corriger ce déséquilibre, et d’améliorer l\’accès des femmes aux formations et aux carrières scientifiques.
Sur le plan national, le terrain me semble donc bien préparé pour une participation encore plus active des acteurs luxembourgeois aux activités du 6e PCRD.
En ce qui concerne les modalités et les instruments de sa mise en œuvre, ce 6e programme-cadre connaît un certain nombre de nouveaux éléments; les présentations lors de cette conférence apporteront des précisions utiles à cet égard. En vue de permettre aux participants luxembourgeois de se familiariser rapidement avec ces nouveaux instruments et de profiter, en cas de besoin, d’une assistance en la matière, j’ai chargé LUXINNOVATION de la mission de \”Point de Contact National\” pour le 6e PCRD. Cette mission vous sera également présentée au cours de cette journée.
Il ne me reste plus qu’à remercier les représentants de la Commission Européenne d’être venus à Luxembourg pour nous exposer au cours de cette conférence le contenu et les multiples opportunités de participation qu’offre cet ambitieux programme communautaire.
Je tiens à remercier également LUXINNOVATION de l’excellente préparation de cette conférence.
Je m’en voudrais cependant de ne pas vous remercier, Mesdames, Messieurs, pour votre présence si nombreuse. Je suis certaine que cette conférence vous apportera les réponses utiles à vos questions et à vos idées, et qu’elle vous animera à œuvrer à une participation de votre entreprise ou de votre laboratoire au 6e PCRD.
Votre présence souligne de façon évidente l’intérêt soutenu que la communauté luxembourgeoise de la recherche et de l’innovation continue de porter à l’égard des activités de recherche communautaires. Cet intérêt me confirme également, j’estime, dans mes efforts visant l’essor de l’enseignement supérieur et de la recherche au Grand-Duché dans l’intérêt du développement socio-économique de notre pays. Je tiens à vous en remercier chaleureusement.
Je vous remercie de votre attention.