Les événements tragiques du 11 septembre ont changé le monde. Nous sommes entrés dans une nouvelle époque. Les récents attentats sur l’île de Bali, ayant provoqué la mort de près de 200 personnes, nous l’ont rappelé d’une manière cruelle.
Face à la nouvelle menace d’un terrorisme d’envergure globale, le dialogue des cultures a cessé d’être un sujet de réflexion abstraite. Le 11 septembre nous a fait percevoir pleinement ses multiples enjeux pour la paix et l’avenir de l’humanité.
Certes, les actes terroristes sont à attribuer à la pauvreté, l’inégalité et l’impuissance politique du tiers monde en général et du monde islamique en particulier, donc à des causes matérielles et politiques. Mais, d’un autre côté, il ne faut pas perdre de vue que depuis toujours les guerres et le recours à des actes terroristes prennent naissance dans l’esprit des hommes. Le terrorisme, dont le point culminant furent les attentats suicide de New York et de Washington, est également à attribuer à l’incompréhension, aux préjugés, aux stéréotypes et à la méconnaissance de l’autre et de ses racines culturelles.
De ce point de vue se dégage toute l’importance du dialogue des cultures, dont la notion est également développée dans le nouveau programme de base du PCS. En effet, notre parti considère le dialogue des cultures comme la voie royale pour combattre les causes intellectuelles du terrorisme et, partant, de nombreuses guerres civiles oubliées par le monde occidental comme par exemple au sud du Soudan.
Le dialogue des cultures développe le sentiment de solidarité et de fraternité entre les peuples. Il renforce la compréhension mutuelle entre les différentes cultures et religions. Finalement, le dialogue des cultures souligne les origines communes du judaïsme, de l’islam et du christianisme.
Autre élément clé du dialogue des cultures: la coopération au développement. L’éradication de la pauvreté, la préservation des ressources naturelles, l’intégration des femmes dans la vie sociale et politique ainsi que l’accès à l’enseignement sont aujourd’hui des priorités absolues. Dans ce contexte, il y a lieu de relever que le projet de budget pour 2003 prévoit l’accroissement de l’aide publique au développement à 0,84% du Revenu National Brut. Ainsi, le Luxembourg est dans le peloton de tête des cinq pays dont le taux de l’aide publique au développement est le plus élevé au monde.
Cependant, il ne faut pas réduire la notion du dialogue des cultures à la seule prévention des conflits ou à la solidarité à l’égard du tiers monde. Le dialogue des cultures apporte également une dimension humaine au processus de la mondialisation. En prônant le concept de la globalisation du social, complétant les effets de la globalisation économique, cet objectif est également repris dans le nouveau programme de base du PCS.
En effet, réduite à sa seule composante économique, sans veiller à la sauvegarde de la dignité de l’homme, la globalisation risquerait d’aggraver les inégalités entre les nations et de cimenter la suprématie d’un modèle culturel aux dépens des autres, créant, de ce fait, une nouvelle source de tensions et de conflits, voire un nouvel instrument d’aliénation.
Erna Hennicot-Schoepges
Présidente