Sans-abris et logements sociaux

Le Quotidien: Quelle est, selon vous, la cause de l’augmentation du nombre de sans-abris?

Marie-JoséeJacobs: C’est la crise, et beaucoup de gens viennent au Luxembourg pour trouver un emploi. Ils viennent de l’Europe, et surtout du Portugal. Avec le gouvernement portugais, nous avons entrepris des actions de communication pour expliquer aux migrants potentiels qu’ils risquent de se retrouver à la rue s’ils viennent chercher un travail ici.

Le Quotidien: Quelles actions envisagez-vous?

Marie-JoséeJacobs: Pour l’action hiver, on a mis à disposition le local du Findel. Sinon, on est en train de voir avec les communes comment construire plus de logements sociaux. Le logement, en effet, est très cher au Luxembourg, et il faut être domicilié pour toucher le revenu minimum garanti (RMG).

Le Quotidien: Mais les logements sociaux ne s’adresseront qu’aux ayants droit… Que faire pour les non-ayants droit?

Marie-JoséeJacobs: Un logement ne peut pas donner un droit à rester au Luxembourg. On ne peut pas régulariser des gens en leur donnant un logement.

Le Quotidien: Ne faudrait-il pas donner plus de droits aux non-ayants droit?

Marie-JoséeJacobs: Leur dénomination le dit bien: ils n’ont pas de droit, il faut les régulariser pour qu’ils en aient. De plus, donner plus de droits aux non-ayants droit risquerait de poser des problèmes: si on leur accorde ceci et cela, plus de gens vont émigrer au Luxembourg, alors qu’il y a déjà des problèmes de logement ici.

Le Quotidien: Vous avez présenté, le 18 janvier, un plan de lutte contre le sans-abrisme. Où en est-il?

Marie-JoséeJacobs: Il sera présenté prochainement à la Chambre des députés. L’une des idées est d’impliquer d’autres acteurs que le gouvernement dans la lutte contre le sans-abrisme. Les communes, par exemple, peuvent construire davantage de logements sociaux. Je pense notamment à la commune de Diekirch, qui loue elle-même des appartements libres.

Le Quotidien: Et pour l’année prochaine, prévoyez-vous d’autres mesures?

Marie-JoséeJacobs: On fera un bilan à la fin de l’action hiver. Eventuellement, nous avons la possibilité d’agrandir le local du Findel. Il faut aussi mettre en place davantage de structures d’accueil d’urgence dans le pays: pour l’instant, il n’y en a qu’à Luxembourg et Esch-sur-Alzette.

 

Source : gouvernement.lu/J.C./Le Quotidien 20.02.2013