Bibliothèque nationale au Bricherhaff

Luxemburger Wort: Madame Modert, les dés sont désormais jetés pour la construction au Kirchberg, au lieu-dit Bricherhaff, d’une nouvelle Bibliothèque nationale. L’hypothèse d’une installation au bâtiment Schuman, également au Kirchberg, est donc définitivement reléguée “ad acta”…

Octavie Modert: La BnL en son implantation actuelle est notoirement à l’étroit, ses locaux ne sont pas adaptés et les conditions de travail pour son personnel ne sont pas des plus agréables. Il fallait trouver une alternative et différentes hypothèses étaient à l’étude, dont une intégration au bâtiment Schuman au Kirchberg. Or le relogement de ses occupants actuels, les fonctionnaires du Parlement européen, qui nécessite l’achèvement de la construction prévue à cet effet, aurait reporté à l’horizon 2020, voire au-delà, l’établissement au Schuman de la BnL. La solution finalement retenue, une construction au “Bricherhaff”, permet d’entamer les travaux dès 2014, pour un chantier qui s’étalera sur trois ans environ.

Luxemburger Wort: Quelle est l’enveloppe budgétaire pour la construction au Bricherhaff? Et quel aurait été le coût d’une installation au Schuman?

Octavie Modert: La formule Schuman était originellement au coût de 150 millions d’euros – extrapolé à l’indice actuel ce coût serait désormais de 180 millions environ. La construction au Bricherhaff par contre est dotée d’une enveloppe de 112 millions. C’est le coût de construction d’un lycée.

Luxemburger Wort: On avait parlé, il y a deux ans, d’une enveloppe de 115,5 millions…

Octavie Modert: Elle avait été établie au terme d’une approche encore sommaire. Surtout, on s’est employé entretemps à comprimer le coût dans la mesure du possible, tout en préservant une marge de développement qui nous permettra de construire une bibliothèque véritablement moderne et performante.

Luxemburger Wort: Les architectes en charge du projet sont précisément ceux – le bureau allemand Boues et Wilson – qui en 2003 avaient remporté le concours pour une installation au bâtiment Schuman…

Octavie Modert: Oui. C’est un choix rationnel. Car la connaissance que ce bureau a dore et déjà acquise du dossier, sa connaissance des besoins, des objectifs et des contraintes nous permettront de gagner en temps et en efficacité.

Luxemburger Wort: Y aura-t-il à terme deux grandes bibliothèques, l’une à Belval, l’autre dans la capitale?

Octavie Modert: Pas vraiment. Il n’y a et il n’y aura qu’une Bibliothèque nationale, et celle-ci sera établie dans la capitale. Belval par contre sera doté d’une bibliothèque spécialisée.

Luxemburger Wort: Où en est ce projet?

Octavie Modert: Entre les mains du Fonds Belval, dans le cadre de la Maison du Savoir dont celui-ci assure actuellement la réalisation.

Luxemburger Wort: Quels sont vos arguments à l’adresse de ceux qui préconisaient une installation à Belval?

Octavie Modert: L’option Belval aurait encore retardé la mise en oeuvre des travaux, du fait notamment que le terrain pour la construction n’était pas établi. La construction au Kirchberg bénéficiera d’un environnement propice. D’une animation, de commerces, d’écoles, d’une station de tram. Plus fondamentalement, la Bibliothèque nationale, qui est de nature encyclopédique, et qui par ailleurs est vouée certes à la conservation mais tout autant à la consultation, doit être établie dans la cité, là où se trouvent ses usagers potentiels. Internet ne va pas condamner les bibliothèques, ni le désir de lire. L’installation de la nouvelle BnL dans la capitale s’appuie sur une volonté d’encourager ce désir, sur une politique d’incitation à la lecture, au savoir, à la culture.

Luxemburger Wort: Quels occupants le bâtiment nouveau accueillera-t-il, en marge de la BnL?

Octavie Modert: Il abritera l’Institut grand-ducal, qui avec ses différentes sections va enfin trouver une demeure définitive. Ses collections ainsi seront ouvertes au plus grand nombre. La Société préhistorique sera également accueillie, de même que le Bicherbus actuellement établi à Diekirch. Quant à la BnL proprement dite, sa centralisation permettra d’importantes économies en temps et en argent, dans la mesure où ses fonds ne seront plus dispersés entre son siège et ses annexes.

source: Luxemburger Wort/gouvernement.lu