Supervision bancaire: Juncker veut «prendre le temps nécessaire»

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a jugé mardi qu’il faudrait «prendre le temps nécessaire» pour mettre en œuvre le projet de supervision bancaire par la Banque centrale européenne dans la zone euro.

 «Il est vrai que nous sommes résolus à mettre sur pied une union bancaire,  une supervision bancaire, aussi vite que possible, mais il est aussi vrai que l’on devrait pour cela prendre le temps nécessaire», a déclaré mardi soir M. Juncker à la chaîne de télévision régionale bavaroise Bayerischer Rundfunk,  selon un communiqué de la chaîne.  

«Je suis pour des préparatifs rigoureux, pas pour l’introduction d’une union  bancaire à la va-vite», a-t-il ajouté.  M. Juncker s’est par ailleurs dit «très proche» de la position de Berlin qui  s’oppose à ce que le superviseur unique contrôle toutes les banques de la zone  euro, même les plus petites.  

«Je suis très proche (du ministre allemand des Finances) Wolfgang Schäuble,  lorsqu’il dit qu’il ne sera pas possible, qu’une autorité de supervision  européenne centralisée, puisse surveiller de très près 6.000 banques en Europe», a-t-il déclaré.  

L’instauration d’une supervision bancaire commune à la zone euro a été  définie fin juin comme la condition pour que le futur fonds de sauvetage  permanent de l’union monétaire, le MES, puisse prêter directement aux banques  sans passer par les Etats, évitant ainsi d’alourdir leur dette.  

Le commissaire européen aux Services financiers, Michel Barnier, a jugé  «possible» il y a quelques jours la conclusion d’un accord d’ici à la fin de  l’année pour que le mécanisme unique de supervision bancaire dans la zone euro entre en vigueur début 2013 tout en concédant des difficultés de calendrier.  

Le projet de la Commission européenne suscite de vifs débats entre Etats membres, le volontarisme de la France ou de l’Espagne, qui souhaitent le voir  aboutir dès janvier, se heurtant à une Allemagne frileuse sur le sujet, alors que la Suède le juge «inacceptable».  

Il ne sera «pas possible» d’avoir une supervision bancaire en place dès le  1er janvier, a affirmé M. Schäuble samedi à Nicosie, soulignant que, même si la  supervision unique ne concerne que la zone euro, la proposition doit être  approuvée à l’unanimité des 27.

«Et croyez-moi, ce ne sera pas facile», a-t-il  averti.

 

source : wort.lu/AFP