Luc Frieden est surpris par l’analyse de Moody’s qui ne disait pas la même chose il y a trois mois, affirme-t-il au Quotidien. L’agence serait trop à l’écoute des spéculations.
Moodys n’exclut pas un abaissement de la note souveraine en cas de dégradation de la situation pour le Luxembourg. Que leur répondez-vous?
Luc Frieden : Je crois qu’il n’y a pas de grande nouvelle dans cette analyse de Moody’s car elle confirme que quatre Etats conservent le triple A dont le Luxembourg, sans cacher que le pays connaît des difficultés. Elle dit qu’il existe beaucoup d’incertitudes dans la Zone euro et ce n’est pas une nouvelle. Ce qui frappe, c’est que Moody’s n’a pas dit cela il y a trois mois, sans qu’il y ait eu de changements importants dans la situation entre-temps. Beaucoup de mesures prises sont en train d’être transposées et le dossier espagnol est en cours d’examen. Moody’s confirme finalement que nous ne sommes pas dans une situation stable.
Le Luxembourg, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, est-il directement menacé?
Nous ne sommes pas menacés.Continuons sur le chemin des réformes et mettons en œuvre les programmes de réduction de la dette dans la Zone euro.
Un retrait de la Grèce de la Zone euro est-il plus que jamais envisageable?
Toutes ces spéculations conduisent à ce genre d’analyse de la part des agences de notation donc de Moodys. Il y a un an les gens disaient que l’euro était fini et il est toujours là et il le restera. Les agences de notation regardent le court terme, alors que les mesures amèneront la stabilité à long terme.
Si rien na changé depuis trois mois, l’analyse que Moodys a livrée lundi soir était donc une surprise?
Oui, dans ce sens ce fut une surprise, car il y a trois mois, effectivement, l’agence n’était pas parvenue à cette même analyse. Mais comme les journalistes disent tous les jours que cela va mal, alors Moody’s s’adapte à la tendance. Celui qui a en charge la chose publique se fixe un objectif et met les mesures adéquates en oeuvre. Je plaide pour la continuation de nos réformes et la mise en place de notre plan de stabilité dans toute la Zone euro.
Vous tenez vous aussi un discours alarmiste…
Je dis qu’il y a un problème d’où la nécessité des mesures pour redresser la situation.
Source : LE QUOTIDIEN, Geneviève Montaigu