Luc Frieden présente la situation des finances publiques

Le 20 juillet 2012, le ministre des Finances Luc Frieden a présenté la situation des finances publiques au niveau de l’administration centrale au 1er semestre 2012.

Au cours des 6 premiers mois de l’année, les dépenses de l’administration centrale s’élèvent à un total de 6,6 milliards d’euros, soit une progression de 520 millions d’euros (+8.5%) par rapport à la même période de l’année précédente. D’autre part, les recettes de l’administration centrale atteignent 6,2 milliards d’euros, soit une augmentation de 27 millions d’euros (+0.4%). Il en résulte ainsi un solde négatif de 415,4 millions d’euros. Fin juin 2011, l’administration affichait un solde positif de +77,9 millions d’euros.


Marqués par un contexte économique difficile, les chiffres présentés par le ministre des Finances permettent d’établir un premier bilan de l’évolution des finances publiques pour l’année en cours bien qu’il faut veiller à ne pas tirer de conclusions trop hâtives en mi-chemin de l’exercice budgétaire 2012.

Néanmoins, force est de constater qu’après un surplus de 77,9 millions d’euros en juin 2011, l’administration centrale avait enregistrée un déficit de 1.034 millions d’euros après la clôture de l’exercice budgétaire 2011 tandis qu’en juin 2012 le déficit de l’administration centrale atteint déjà 415 millions d’euros en mi-parcours. Pour mémoire, le budget voté prévoit un déficit total de 1.143 millions d’euros au niveau de l’administration centrale pour l’année 2012 et la tendance qui se dessine à ce stade semble donc confirmer les estimations initiales.


Le ministre des Finances a par ailleurs rappelé les récentes recommandations adressées par la Commission au Luxembourg à l’issue du semestre européen, notamment ce qui concerne la recommandation appelant le gouvernement à s’en tenir à une situation budgétaire saine afin d’éviter tout éloignement de l’objectif budgétaire à moyen terme qui tient notamment compte de la croissance des dépenses liées au vieillissement


Dépenses en forte progression


Les dépenses continuent à augmenter à un rythme élevé et supérieur au taux de croissance des recettes : la hausse de 520 millions d’euros s’explique principalement par une forte augmentation des transferts courants (p.ex. pensions, maladie, famille et communes) de 272 millions d’euros (+8.9%). Les prestations sociales en espèce (chômage, RMG) connaissent une hausse de 68 millions d’euros (+12,8%) tandis que le coût total pour la rémunération des salariés a augmenté de 72 millions d’euros (+6.1%). En ce qui concerne l’investissement public (direct et indirect), les dépenses ont augmenté de 42 millions d’euros par rapport au 6 premiers mois de l’année 2011, ce qui souligne la volonté du gouvernement de maintenir une politique d’investissement favorisant la croissance par la modernisation des infrastructures du pays.


Hausse moins importante des recettes


S’agissant des recettes de l’administration centrale, la hausse moins prononcée de 27 millions d’euros s’explique avant tout par le ralentissement de l’activité économique et le contexte difficile sur les marchés financiers en raison de la crise de la dette souveraine. Ainsi, les recettes en provenance de l’impôt sur le revenu des collectivités ont diminué de 126 millions d’euros (-13,2%) par rapport à la même période en 2011 ainsi qu’une diminution des revenus de la taxe d’abonnement de 25 millions euros (-7.8%).

Cette réduction importante a malgré tout été compensé par le produit de l’impôt de solidarité (+32 millions d’euros), une légère hausse des impôts retenus sur les traitements et salaires des personnes physiques (+30 millions d’euros, soit +2.5%), l’impôt sur la fortune (+29 millions d’euro, soit +23.3%) et les accises sur les huiles minérales (+10 millions d’euros, soit +13.9%). La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) a par ailleurs connu une quasi stagnation par rapport au 1er semestre 2011 (-0.3%).


En guise de conclusion, Luc Frieden s’est montré inquiet des dernières prévisions du STATEC au sujet de la situation économique du pays à court et à moyen terme et a réitéré l’importance de finances publiques saines dans un tel contexte. Ayant précédemment plaidé pour la mise en œuvre d’une nouvelle culture des dépenses, le ministre a précisé qu’il est impératif de revoir les dépenses dans un souci d’efficacité et de viser une réorientation vers des dépenses favorisant la croissance et la création d’emplois. A cette fin, le ministre a également souligné la poursuite de la stratégie de croissance visant à attirer davantage d’entreprises internationales au Luxembourg.

source: gouvernement.lu