Les trains feront moins de bruit

Tout un aréopage des CFL, deux ministres, Claude Wiseler, ministre du Développement durable et des Infrastructures, et Marco Schank, ministre délégué, étaient de la partie. Juste pour voir et entendre passer un train. Avec un enregistrement acoustique de son empreinte qui en dit long.

Àl’heure où il est décidé de privilégier la qualité de vie, il reste encore des maux à bannir. Et le bruit fait partie de ces nuisances qui sont difficilement contournables. Il est généré par la circulation automobile. À en croire les statistiques dont le ministre Claude Wiseler connaît le détail sur le bout des doigts, ce sont six millions de voitures qui transitent annuellement sur les autoroutes. ll y a également, toujours par année, 66000 trains qui empruntent la voie ferrée. Viennent encore s’inviter à ce concert des plus discordants les avions qui partent ou viennent se poser au Findel.


Une directive européenne de juin 2002 s’est élevée contre toute cette cacophonie ambiante. Cette directive a été transposée en droit luxembourgeois quatre années plus tard. Et les premiers effets commencent à se faire sentir.
«Il a d’abord fallu mettre au point une stratégie. La deuxième étape a été consacrée à l’information au grand public. Le troisième volet a porté sur l’élaboration d’un plan d’action. Une première cartographie des zones sensibles a déjà été réalisée. Elle sera complétée par une étude encore plus poussée. Cette seconde cartographie sera terminée en automne ou au plus tard avant la fin de l’année», affirme Marco Schank.
Parallèlement, un projet de loi sur la qualité de vie a été élaboré et attend encore d’être soumis pour avis au Conseil d’État.

Le train n’a pas attendu

Le directeur général des CFL, Alex Kremer, peut se vanter d’avoir pris les devants. Depuis 2003, CFL Cargo n’achète que des wagons équipés de semelles de freins en matière composite. Démonstration a été faite hier avec un sonomètre placé sur la voie et la formation d’un train composé de wagons avec un frein en fonte et de wagons équipés de ces nouvelles lamelles afin de prouver qu’un gain de dix décibels était possible.

Pour l’heure, plus d’un tiers des wagons de CFL Cargo (sur 3000) sont équipés de ce nouveau matériau. Un second objectif consiste à limiter la portée du bruit. Au niveau du rail, les sites les plus exposés se trouvent sur la ligne Luxembourg/Esch-sur-Alzette avec de gros points noirs à Esch-sur-Alzette, Bettembourg, Noertzange-Huncherange (où 700 maisons sont directement touchées), Berchem et Livange. Différents types d’écrans acoustiques doivent être installés. Un premier projet-pilote, moyennant quatre millions d’euros, est déjà en cours de réalisation autour de la gare de Noertzange.


Le second projet devant être mis en œuvre porte sur la construction d’un mur antibruit le long du viaduc qui domine le quartier de la Frontière à Esch. De leur côté, les CFL ne restent pas inactifs. Un nouveau procédé de meulage des voies a été développé. Il est destiné à réduire les nuisances sonores provoquées le contact rail-roue.

Un subside n’est pas exclu


Les nuisances sonores viennent de la route, du rail et aussi de l’aéroport (avec 400 habitations particulièrement exposés). Dans le cadre d’une nouvelle loi qui reste à adopter, à en croire Claude Wiseler, l’État pourrait, d’une manière ou d’une autre, apporter une contribution financière à l’isolation des habitations situées en zones exposées.
Source : le Quotidien.lu/Jacques Paturet