Taxe sur les transactions financières: Le chef de l’Eurogroupe propose de garder le même objectif, mais de chercher un autre instrument Le chef de file de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a exprimé des réserves mardi sur l’idée d’une taxe sur les transactions financières et s’est dit favorable à la recherche d’une afternative sachant que certains gouvernements européens ne la soutiennent pas
«Je soutiens avec force l’idée que le secteur financier doit être plus largement tenu responsable» des conséquences de la crise, a affirmé M. Juncker, interrogé sur la question au cours d’une conférence à Bruxelles tenue en commun avec l’ancien président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet.
«Est-ce que cette taxe constitue la réponse?», s’est-il cependant demandé, avant de souligner que la proposition de la Commission européenne en ce sens n’avait «pas le soutien de tous les gouvernements européens, y compris au sein de la zone euro». «Je propose de garder le même objectif, mais de chercher un autre instrument», a ajouté M. Juncker. Vers une initiative mondiale?
De son côté, M. Trichet a soutenu l’idée qu’une telle taxe, pour être efficace, ne pouvait être introduite qu’au niveau mondial. «Si cela se fait au niveau mondial, sur une base égalitaire, c’est envisageable», a-t-il dit. «Sous forme d’une initiative mondiale, c’est parfaitement acceptable, mais si ce n’est pas le cas, c’est se tirer une balle dans le pied», a-t-il ajouté.
La Commission européenne avait présenté en septembre 2011 un projet de taxe sur les transactions financières pour toute l’Union européenne, destiné à alimenter partiellement le budget de l’Union européenne. Neuf pays, dont l’Allemagne et la France, défendent son instauration.
Mais d’autres comme la Grande-Bretagne y sont défavorables car ils craignent qu’elle ne favorise la délocalisation d’activités financières. Récemment, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schuble, a laissé entendre à plusieurs reprises que l’Allemagne pourrait renoncer au projet et a évoqué la possibilité d’une «option alternative, si possible équivalente».
MM. Juncker et Trichet s’exprimaient mardi à l’invitation de l’association EU4O, qui regroupe des parlementaires européens de moins de 40 ans, au cours d’une conférence sur «les leçons de la crise mondiale» à laquelle l’ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn avait également été invité. Sa venue avait finalement été annulée après des protestations d’eurodéputés.
Source le quotidien.lu/afp