Portrait du député CSV Marc Lies dans les colonnes du Quotidien
Le Quotidien, 24 septembre 2009, Liliana Miranda
Marc Lies (CSV) a travaillé dans une banque pendant 20 ans. Une expérience qui pourra lui être fort utile en temps de crise économique.
À 40 ans, Marc Lies est député-maire de Hesperange. À son mandat local, qu’il a en quelque sorte hérité de sa collègue Marie-Thérèse Cantenbein au début de l’année, vient donc s’ajouter un mandat national.
Marc Lies avoue être entré «par hasard» en politique et plus particulièrement dans son propre parti, le CSV. Sa carrière professionnelle le prédestinait plutôt au monde des finances. À peine avaitil son bac en poche que la Banque et Caisse d’épargne de l’État l’a embauché. Cet employeur, Marc Lies ne l’a plus jamais lâché. D’abord, il a fait ses preuves dans une agence, ensuite il a travaillé dans la salle des marchés.
Pourquoi ce goût pour la finance? «Travailler pour une banque, ce n’était pas vraiment un rêve d’enfant, explique le tout nouveau député. Mais ce secteur était à l’époque en plein développement.» Ce métier lui a offert une certaine stabilité, certes, mais aussi la possibilité d’acquérir des connaissances qui sont plus que jamais d’une grande utilité. À l’agence, il a appris à communiquer avec les clients, à être à leur écoute. La salle des marchés lui a bien évidemment donné un aperçu de ce qui se passe dans le monde financier à l’étranger. «En pleine crise économique, ce n’est sûrement pas un désavantage d’être député et d’avoir travaillé dans une banque, glisse Marc Lies. De toute façon, sans les finances, plus rien ne marche.»
La place financière doit à son avis veiller à maintenir le haut niveau de qualité qu’elle a su atteindre au cours des dernières années. Et ce dans une perspective de «développement durable».
Avant de devenir un expert en finance – et avant de participer activement à la vie politique du Grand-Duché – Marc Lies s’intéressait essentiellement à ce qui se passait à l’étranger. Adolescent et jeune adulte, il n’était membre d’aucun parti. Puis c’est par le biais d’une connaissance qu’il adhère au CSV. La lettre s et tout ce qu’elle symbolise, c’est-à-dire le social, lui tiennent à cœur. D’où sa décision de se présenter aux élections.
«J’ai envie de regarder, d’écouter»
En 1999, Marc Lies entre au conseil communal de Hesperange. En 2005, il devient échevin. En tant que tel, il s’occupera d’une série de dossiers non négligeables (finances, jeunesse, travaux publics). Depuis le début de l’année, il est passé aux choses sérieuses. Il y a près d’un an, sa collègue chrétienne-sociale Marie-Thérèse Gantenbein-Koullen s’est retirée de la vie politique. En tant que députée et bourgmestre de Hesperange, elle a laissé pas moins de deux sièges libres, le premier au Parlement et le second dans sa commune. Au niveau local, c’est Marc Lies qui l’a remplacée.
Son expérience d’échevin l’aide dans la gestion quotidienne de Hesperange. Lorsqu’il fait face à un défi, il est plutôt du genre à observer ce qui se passe et à absorber les informations nécessaires. Ce n’est qu’après s’être acclimaté à son nouvel environnement que Marc Lies commence à imposer ses propres idées, c’est-à-dire à laisser son empreinte.
Dorénavant, il faudra qu’il jongle entre ses mandats local et national. Il avoue être «par essence» un homme du terrain, donc plutôt quelqu’un qui préfère s’occuper de problèmes très concrets. Et si certaines choses ne se passent pas toujours comme prévu, il aime du moins apprendre pour ne pas répéter les mêmes erreurs et acquérir de nouvelles connaissances qui lui seront utiles plus tard.
La vie de député, c’est une grande nouveauté pour Marc Lies. Et il a l’impression de devoir reprendre les choses au début. Ce qui ne le dérange pas particulièrement. Au contraire. «Dans un premier temps, j’ai envie de regarder, d’écouter», explique-t-il. Tout le fonctionnement de la Chambre des députés lui est en quelque sorte un mystère. Tout compte fait, il n’a même pas encore eu le temps de faire la connaissance de sa propre «famille politique», à savoir la grande fraction chrétienne-sociale. Ce sera chose faite dans quelques jours à peine.
Un homme discret
«II m’arrive très souvent de travailler tard le soir ou le week-end», dit Marc Lies. Le tout nouveau député n’est pas du genre à s’épancher sur l’un ou l’autre sujet. Bien que souriant et accueillant, il donne l’impression d’un homme qui, malgré son métier de responsable politique, n’aime pas trop se mettre en avant. Il préfère largement plus parler de sa commune que de lui-même. Ce qui peut étonner, surtout si l’on considère qu’il s’est très bien battu lors des législatives du 7 juin. Dans sa circonscription, le Centre, il s’est imposé face à des candidats plus ou moins médiatiques (la karatéka Tessy Scholtes ou encore Serge Wilmes, président de la Jeunesse chrétienne-sociale). On sait en tout cas que, côté vie privée, il est célibataire et n’a pas d’enfant. Âgé de 40 ans, il se décrit lui-même comme «un passionné de football». Du temps libre, il n’en a de toute façon pas trop. «Il m’arrive très souvent de travailler tard le soir ou le week-end, surtout lorsque le désordre commence à régner dans mon bureau», dit-il. Les choses ne devraient pas s’arranger avec ce nouveau mandat de député. Son nouveau mot d’ordre est d’ailleurs «organisation». Il compte sur les «nouveaux moyens de communication», mais aussi sur ses échevins et puis surtout ses fonctionnaires.
Cinq commissions
En tant que banquier, Marc Lies s’intéresse «par la nature des choses» au grand dossier des finances. Au niveau local, il s’occupait déjà de ce volet si important lorsqu’il n’était qu’un «simple» échevin, donc même avant de devenir bourgmestre et avant la démission de Marie-Thérèse Gantenbein. Cette constellation est plutôt rare, tellement les chefs des communes ont pris l’habitude de gérer eux-mêmes le budget de leur fief. Quoi qu’il en soit, Marc Lies est un véritable expert en la matière, ne serait-ce qu’à cause de son expérience de pas moins de 20 ans au sein de la BCEE. Bien qu’il soit député pour la toute première fois, il est donc membre de commissions plutôt stratégiques, dont celle des comptes et celle de l’économie, du commerce extérieur et de l’économie solidaire. Par ailleurs, il est également membre de la commission du règlement, ce qui lui permettra de mieux connaître le fonctionnement de la Chambre des députés. Dans un tout autre domaine, le maire de Hesperange s’occupera aussi du volet sports au sein de la commission de l’éducation nationale, de la formation professionnelle et des sports. Marc Lies se réjouit aussi de faire partie de la commission du logement à cause de la dimension urbanistique de la chose.
Député-maire
Hesperange, c’est un peu plus de 13 000 habitants et puis surtout une grande responsabilité qui pèse sur les épaules de Marc Lies. Car au-delà du chamboulement que provoque son élection à la Chambre sur sa vie personnelle, sa commune devra, elle aussi, s’adapter à ce nouveau statut de député-maire. En théorie, et selon un règlement grand-ducal entré en vigueur il y a quelques mois à peine, Marc Lies est censé être bourgmestre à temps plein. Concrètement, il est indemnisé comme s’il travaillait 40 heures hebdomadaires. Le principal concerné est, à titre personnel, favorable au cumul des mandats. «Le Grand-Duché est un grand village», glisse-t-il. De toute façon, il est d’avis que l’on peut, ne serait-ce qu’indirectement, défendre les intérêts d’une commune ou d’une région à la Chambre des députés. Entre les intérêts nationaux et locaux, il n’y aurait, tout compte fait, aucune «incompatibilité», même s’il devra renoncer à être tous les jours à Hesperange s’il souhaite honorer son mandat de député. Dorénavant, il faudra donc se partager davantage les responsabilités. «Notre administration communale se base sur une hiérarchie claire et nette», fait-il savoir.
Source: Le Quotidien, 24 septembre 2009, Liliana Miranda