Rapport « Planète vivante 2008 » du WWF

On ne peut plus entendre dire que l’économie mondiale va mal. Certes, la bulle virtuelle des bourses mondiales en aval de la crise des « subprimes » aux Etats-Unis a bien fini par rattraper l’économie réelle et des milliards d’individus en payent cette folie. Tribune libre de Marcel Oberweis, député

Pourtant, cette crise est passagère et tant d’autres crises financières nous surprendront dans le futur. A part cette crise, une autre de taille majeure est en train de prendre son chemin et rien ne l’arrêtera sur sa pente descendante. Bien des experts du climat et de la biodiversité nous ont avertis, notre planète Terre ne peut plus suivre la vitesse à laquelle la population mondiale consomme les ressources naturelles, le capital et les intérêts. 

Puis-je rappeler que le 23 septembre passé, les 6,7 milliards d’individus de cette planète ont consommé toutes les ressources naturelles que notre planète devrait produire entre le 1er janvier et le 31 décembre 2008, cette date en septembre représentait l’ « Overshoot Day ». Autrement formulé, à partir du 24 septembre et jusqu’au 31 décembre 2008, la population mondiale puise dans les réserves écologiques de la Terre et ceci aux dépens des générations futures. 

Une des raisons majeures en est la croissance démographique continue qui augmente de façon exponentielle. Non plus les pays industrialisés s’approprient d’une part non négligeable des ressources, entre-temps les pays émergents et même les pays en voie de développement s’adonnent à cette activité non soutenable. La consommation cause un doublement de la pression de l’humanité sur la planète et ceci depuis les années 1950. Les experts en la matière ne cessent de répéter que notre terre ne pourra en aucun cas suivre à ce rythme non écologique.
On constate l’épuisement des écosystèmes, la diminution de la biodiversité et une augmentation des déchets. Pire encore la déforestation, le changement climatique et ses maintes conséquences et la pénurie d’eau notamment dans les pays en voie de développement. Selon le rapport, la demande actuelle dépasse de 35 % la capacité de production sur le plan planétaire, notre planète a besoin d’un an et quatre mois pour produire ce que nous consommons en un an. La surexploitation de notre environnement épuise donc les écosystèmes et les déchets nocifs s’accumulent dans l’air, le sol et l’eau. A titre d’information, chaque minute la superficie d’environ 36 terrains de football – 13 millions d’hectares par an – disparaît. 

Afin de comparer les activités des différentes nations de notre planète, les scientifiques ont inventé le terme du « foot print » ou empreinte écologique. Cette empreinte écologique mesure les besoins en ressources naturelles d’un individu et les exprime en ha. Alors que la surface de la planète permet à chaque individu de disposer de 2,1 ha pour satisfaire ses besoins, la moyenne mondiale se chiffre déjà à 2,7 ha en 2005 avec une tendance vers le haut, le citoyen luxembourgeois en a besoin de 6,5 ha et celui de la zone Sahel que de 0, 7 ha. Ne devrait-on pas se demander si notre manière de vivre est encore éthiquement correcte ? 

« Si nos demandes se maintiennent à la même cadence, nous aurons besoin, vers le milieu des années 2030, de l’équivalent de deux planètes pour maintenir notre mode de vie » annonce le scientifique James P. Leape du WWF, lors de la présentation du rapport « Planète vivante 2008 » du WWF le 29 octobre 2008. 

Ne perdons pas de vue que les conséquences de la crise écologique seront bien plus graves que l’effondrement financier et économique, pourtant passager. A nous tous d’agir selon les impératifs du développement durable. 

Marcel Oberweis, député, 31 octobre 2008

Littérature :
http://www.mediaterre.org/international
http://www.wwf.fr/actualites/le_rapport_planete_vivante_revele_clairement_le_resserrement_du_credit_ecologique