À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, Jean-Marie Halsdorf évoque la gestion de l’eau
Le Quotidien: Quelles sont les ressources en eau dont dispose le Luxembourg?
L’eau potable est la denrée la plus strictement contrôlée. Au Luxembourg, l’eau est extraite aux deux tiers des nappes phréatiques et pour un tiers des eaux de surface.
Le Quotidien: Existe-t-il des projets afin d’améliorer la gestion de l’eau?
L’implémentation de la directive cadre sur l’eau veut que les États membres atteignent un bon état écologique pour tous les milieux aquatiques naturels d’ici 2015. D’une part, elle permettra d’avoir une vision plus globale de l’état de nos ressources en eau et d’autre part une gestion plus nuancée.
Le Quotidien: On sait que le prix de l’eau que paie le consommateur est en dessous de son coût réel. Le consommateur doit-il s’attendre à court terme à voir sa facture monter en flèche?
Oui, le prix réel de l’eau potable vaut plus que ce qu’il est facturé au consommateur. Mais là aussi la directive cadre veut que le prix réel de l’eau soit facturé au client à partir de 2010, soit au Luxembourg 4 euros le mètre cube pour l’eau potable et l’eau d’assainissement.
Aussi, ce que nous préconisons aux communes qui facturent l’eau à leurs administrés, c’est d’augmenter progressivement le prix de l’eau afin de pas trop charger d’un coup.
Le Quotidien: Il a moins plu que d’habitude ces dernières années sur le Grand-Duché, doit-on craindre une pénurie d’eau potable cet été?
Une pénurie n’est pas à exclure. Au Luxembourg, nous sommes en train d’élaborer une stratégie qui permettra de rationaliser l’eau selon différentes phases en cas de pénurie.
Le Quotidien: Quel message aimeriez-vous faire passer aux habitants du Luxembourg à l’occasion de cette journée de l’eau?
J’aimerais reprendre celui du Forum mondial de l’eau au Mexique: l’eau est non seulement un élément indispensable à la vie, mais surtout au développement durable de notre planète. Pour réussir ce pari, il faut faire participer la population à cette prise de conscience.
Au Luxembourg, nous aimerions faire cela de façon décentralisée, mais selon le principe de subsidiarité.
Interview : Patrick Théry
Source : Le Quotidien du 22 mars 2006